Les élus locaux de Blajan (Haute-Garonne) et de sa communauté de communes ont décidé de s'opposer lundi au transfert de terre prévu par le groupe
Imerys, qui a fermé en 2013 sa tuilerie de Blajan, a-t-on appris dimanche auprès du maire.
Le groupe de minéraux industriels Imerys produisait des tuiles sur le site de Blajan, à 80 km au sud-ouest de Toulouse, grâce à l'extraction sur place de l'argile d'une carrière, avant de fermer à l'été 2013 la tuilerie qui employait 35 salariés, rappelle le maire centriste Jean-Bernard Castex, qui dénonce la volonté d'Imerys de transférer un stock de terre vers une autre usine proche de Toulouse à Léguevin.
Revitalisation et niveau d'emploi
Les élus de Blajan et de "la communauté de communes du Boulonnais" demandent dans un communiqué à Imerys "de ne pas engager les transferts de terre de Blajan vers d'autres sites tant que la convention de revitalisation n'aura pas été discutée et validée par les différentes parties et que le niveau d'emploi n'aura pas été retrouvé sur le territoire".
M. Castex, interrrogé par l'AFP, souligne également que "le préfet n'a pas encore pris l'arrêté modificatif qui pourrait autoriser de nouveaux trajets et transports de terre".
Il assure que tous les élus manifesteront lundi matin devant l'ancienne tuilerie. "Il n'y a plus que l'argile qui intéresse Imerys, mais on ne sera pas d'accord
pour qu'on exploite nos ressources sans notre accord comme au Katanga", ajoute-t-il. Le maire reproche à Imerys d'avoir décidé de fermer la tuilerie en 2012, moins d'un an après avoir obtenu l'autorisation d'exploiter de nouvelles réserves d'argile à Blajan et il a formé un recours devant le tribunal administratif.
Une réserve d'un demi-siècle
Les élus locaux s'étaient alors indignés que le groupe puisse grâce à cette carrière se doter d'une réserve d'un demi-siècle pour alimenter d'autres usines.
Après avoir retiré un premier plan de fermeture, la direction a relancé la procédure au printemps 2013. La tuilerie a fermé mais le plan social a été annulé en décembre 2013 par le tribunal de grande instance de Toulouse.
La direction a fait appel tout en mettant en place un nouveau plan social. M. Castex estime que le problème des salariés restant au chômage n'est pas résolu et souhaite que le groupe "s'implique davantage dans la revitalisation" au côté de la communauté de communes.
Celle-ci étudie un projet de production d'énergie à partir de déchets de bois, qui pourrait alimenter une unité de production de céramique sur le site de l'ancienne tuilerie, indique M. Castex.