1500 emplois, une usine en Floride, une start-up s'impose comme un acteur majeur de la décarbonation du transport aérien

95 millions d'euros d'aides à l'innovation de l'Europe, un projet d'usine à Francazal et aux États-Unis. La start-up toulousaine Aura Aéro décolle. Après la visite du ministre des Transports, elle envisage de passer de 270 salariés à 1 500, d'ici deux ans.

En 2018 naissait Aura Aero, avec pour ambition de devenir un acteur de la décarbonation du transport aérien. Six ans plus tard, l'entreprise annonce qu'elle va effectuer les "premiers vols d'essai" d'un de ses modèles fin octobre ou début novembre. Une annonce faite alors que le ministre délégué aux Transports, François Durovray était en visite dans les locaux d'Aura Aéro sur l'aéroport de Toulouse-Francazal à Cugnaux.

En phase d'essai

Le ministre a salué le "magnifique projet industriel" de cette "start-up française" qui va faire ses "premiers vols d'essai à partir de la semaine prochaine". Un avion électrique qui répond aux enjeux de décarbonation de l'aviation mais pas seulement selon le minsitre François Durovray. "C'est une nouvelle page de l'histoire de l'aéronautique qui s'écrit à Toulouse. Ce projet répond aussi aux enjeux de déplacements interrégionaux. Il y a des liaisons compliquées par la route ou le train".

 De son côté,  le président d'Aura Aero Jérémy Caussade précisait que ces essais en vol auraient lieu "dans les deux semaines qui viennent en fonction de la météo...On estime qu'il faudra encore 2 ans pour obtenir toutes les certifications et permettre le développement de l'avion".

L'entreprise toulousaine espère une commercialisation d'ici deux ans de son appareil baptisé "Integral E", un biplace à propulsion électrique.

95 Millions d'euros de l'Europe

En parallèle, Aura Aero développe également l'ERA (Electrical Regional Aircraft), un projet d'avion hybride électrique de 19 places, dont le premier vol est prévu en 2026 et la mise en service espérée en 2028.

À l'occasion de sa visite à Toulouse ce jeudi 24 octobre sur le thème de la décarbonation de l'aviation, le ministre des Transports a, par ailleurs, annoncé qu'Aura Aero venait de bénéficier d'un apport de 95 millions d'euros. Une somme débloquée par le Fonds pour l'innovation de l'Union européenne. Une première pour une entreprise aéronautique, a-t-il indiqué. Aura Aero envisage de passer de 270 salariés à 1 500 pour une pleine cadence d'ici deux ans.

C'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour la start-up toulousaine. Une usine pour développer l'activité près du siège est en projet. Le permis de construire de l'usine toulousaine va être "déposé dans les semaines qui viennent, probablement d'ici la fin octobre", a précisé Jérémy Caussade au micro de Lily Allais et Christophe Romain.

Une usine en Floride

Dans le même temps, la société toulousaine prévoit de construire une usine de fabrication et assemblage de 50.000 m2 à l'aéroport International de Daytona Beach en Floride. C'est là que sera installé son siège américain, pour une inauguration espérée en 2028.

Toujours selon l'entreprise, 12 compagnies aériennes ont signé des lettres d'intention pour 570 exemplaires de l'ERA, dont 50 avec le transporteur régional américain JSX. Un accord annoncé fin 2023.

Le modèle ERA, doté de huit moteurs à hélice, pourra transporter soit 19 passagers soit 1,9 tonne de fret. Il sera doté d'une autonomie jusqu'à 1.600 km.