Dans la Ville Rose, la prolifération des locations saisonnières via des plateformes comme Airbnb provoque une onde de choc sur le marché immobilier. Avec plus de 6 000 logements dédiés au tourisme, l'offre locative classique à Toulouse (Haute-Garonne) s'effondre. Une difficulté de plus pour les personnes qui sont à la recherche d'un domicile dénoncent le DAL 31 et la CGT.
Les logements proposés à la location saisonnière, via des plateformes numériques (Booking, Airbnb, Abritel...) seraient au moins au nombre de 6 000 sur la ville de Toulouse, chiffre en constante augmentation. Autant de logements en moins destinés à des locations classiques pour de futurs locataires qu'ils soient étudiants, salariés seuls, en couple ou même en famille.
3 000 personnes sont à la rue ou à la recherche d'un logement sur la métropole toulousaine. Ce chiffre ne tient pas compte de celles qui, sans solution pérenne de logement, sont accueillies de façon ponctuelle chez des amis (bien souvent sur un canapé) .
Erwan du DAL 31
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Près de 5 étudiants pour un logement
Le CROUS de Toulouse, qui gère 11 118 places de logements étudiants sur la ville annonce le chiffre de 4,83 demandeurs pour un logement sur toute l'académie. Elisa, membre de la CGT SELA nous confie : "On a très souvent des étudiants qui viennent nous voir parce qu'ils n'ont aucune solution, certains doivent loger très loin de la fac, d'autres chez des amis pendant de longs mois".
Le DAL et la CGT-SELA (syndicat étudiant, lycéen et apprentis) organisent ce mercredi 9 octobre à partir de 18h40 un rassemblement (place Esquirol) pour dénoncer les conséquences du marché en plein développement des locations meublées touristiques.
On a déjà eu plusieurs cas d'étudiants qui étaient contraints de dormir certaines nuits dans des squats ou dehors.
Elisa - membre CGT SELA (syndicat étudiant lycéen et apprentis
Entretien du niveau élevé des loyers
Selon ces organisations, l'expansion de ce secteur tend à raréfier l'offre locative classique, en particulier pour les petites surfaces et donc, à entretenir le niveau élevé des loyers. Ainsi le prix des studios et T1, en juillet 2024, auraient augmenté de presque 300 euros en comparaison des loyers pratiqués entre 2015 et 2020.
Ils demandent un encadrement des loyers et un gel des augmentations pour Toulouse.
Ces locations de courte durée sont réglementées sur Toulouse depuis le 1er novembre 2023. Ainsi la déclaration pour des locations via des plateformes numériques est obligatoire pour tout propriétaire auprès de la mairie de Toulouse afin d'obtenir un numéro d'enregistrement (amende jusqu'à 5 000 euros en cas d'absence ou défaut de déclaration). Ce type de location est limitée à 120 nuits par année civile.