Abdelkader Merah conteste mercredi devant la cour d'appel de Paris son renvoi aux assises pour complicité des assassinats terroristes commis par son frère à Toulouse et Montauban en mars 2012.
Le frère de Mohamed Merah va contester mercredi devant la cour d'appel de Paris, son renvoi aux assises. Agé de 33 ans, Abdelkader Merah a été renvoyé le 15 mars dernier devant la cour d'assises spéciale à Paris pour complicité d'assassinats terroristes et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il espère obtenir un non-lieu.
Deux hommes renvoyés devant les assises
Si Mohamed Merah a agi seul les 11, 15 et 19 mars 2012, le Parquet comme les juges d'instruction avaient retenu les proximités idéologique et religieusedes deux frères, leurs contacts répétés les jours précédant les tueries et la présence d'Abdelkader Merah lors de moments clés. Comme lors du vol, le 6 mars à Toulouse, d'un puissant scooter utilisé par Mohamed Merah pour se déplacer sur les lieux des assassinats.
"Abdelkader Merah n'a jamais été le complice de son frère" dans la préparation et le commission des tueries, avait au contraire affirmé son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, en annonçant son intention de faire appel. Il avait regretté qu'il n'ait "pas été question d'envisager une seconde un non-lieu" dans
un climat de "Bataclanisation des esprits", après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis.
"Il a pris des positions radicales. Si on considère que tous les radicaux sont très dangereux, il faut tous les enfermer", avait ajouté l'avocat.
Les juges d'instruction ont renvoyé aux assises un deuxième homme, Fettah Malki, un délinquant toulousain soupçonné d'avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles à Mohamed Merah. Des parties civiles ont également saisi la chambre de l'instruction pour qu'il comparaisse lors du procès pour association de malfaiteurs terroriste à caractère criminel et non pas seulement délictuel.
Un recours examiné à huis-clos
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris examinera les recours d'Abdelkader Merah et de ces parties civiles, mercredi à 14h00, à huis clos. La décision, qui pourra encore être contestée devant la cour de cassation, devrait être mise en délibéré.Sept crimes en mars 2012
Mohamed Merah a tué sept personnes: le militaire Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, le 11 mars 2012 à Toulouse puis, le 15, deux parachutistes de Montauban, Abel Chennouf, 25 ans, et Mohamed Legouad, 23 ans, avant d'assassiner le 19 dans une école juive toulousaine Jonathan Sandler, 30 ans, ses fils Arié et Gabriel, 5 et 3 ans, et Myriam Monsonego, 8 ans. Il a été abattu le 22 mars par la police dans l'appartement où il s'était retranché.Ces crimes, en pleine campagne présidentielle, avaient plongé dans la stupeur un pays où la menace jihadiste s'est ensuite ancrée avec les attaques de 2015.