Affaire du garçonnet mort écrasé par la grille d'un centre commercial : le parquet de Toulouse demande à être déssaisi

La société, dont le vigile a été placé sous le statut de témoin assisté dans l'affaire du garçonnet mort écrasé par la grille d'un centre commercial, assure également le gardiennage du Palais de Justice. Pour ne pas prêter le flanc aux critiques, le procureur demande que son parquet soit déssaisi.

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Une affaire en voie de dépaysement


Le procureur de la République de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, a demandé il y a une dizaine de jours au parquet général que son parquet soit déssaisi de l'affaire du petit Moro, ce garçon de 5 ans et demi écrasé par la grille d'une porte d'un parking souterrain au centre commercial Auchan Gramont à Toulouse le 19 août dernier. 

Un agent de surveillance de la société France Gardiennage avait alors été placé sous le statut de témoin assisté, et une information judiciaire ouverte pour homicide involontaire.

Or, France Gardiennage, qui a entre temps mis à pied son vigile, assure également la surveillance et la sécurité du palais de justice de Toulouse.

Du coup, le procureur de la République de Toulouse a décidé de "prendre toutes les précautions" et a demandé le déssaisissement de son parquet pour éviter que son impartialité puisse être mise en cause. 

On ne connaît pas encore le nouveau parquet auquel échoit le dossier.


Une polémique avec les avocats du témoin assisté et de la partie civile :

Cette demande du procureur de Toulouse suscite un début de polémique à la fois avec l'avocat du vigile, mais aussi avec celui de la famille de la petite victime :

  • Me Pierre Dunac, pour le vigile, regrette d'abord le manque de communication du parquet, qui, dit-il, ne l'a pas informé. Me Dunac qualifie ensuite la démarche de "maladroite". "Il aurait mieux valu, nous a-t-il expliqué, que la justice se sépare de son prestataire si elle redoutait des critiques sur son impartialité". "Imaginez que ce prestataire soit aussi celui des autres palais de justice de France et de Navarre, ajoute-t-il, qu'est-ce-qu'on fait : on dépayse à l'étranger ?". L'avocat souligne enfin que le dépaysement d'une affaire est toujours "synonyme de frais supplémentaires pour les justiciables".
  • Quant à l'avocat de la famille de Moro, il a indiqué à France 3 Midi-Pyrénées être "opposé à cette demande de dépaysement". Tout en déplorant lui aussi le manque de communication du parquet de Toulouse, Me François Cantier a affirmé avoir envoyé un courrier au procureur de la République pour lui expliquer ne pas comprendre l’argumentaire du parquet et regretter le surcoût qu'un dépaysement entraînera pour son client.

Le drame s'était produit vendredi 19 août vers 22H30, à la fermeture du centre commercial Espace Gramont, situé dans le nord-est de Toulouse.

Selon les premiers éléments de l'enquête, cités par France Gardiennage dans un communiqué, "peu avant 22h30, heure de fermeture du centre commercial, l'enfant et sa famille ont accédé au parking souterrain en empruntant la rampe de sortie des véhicules".

"Le jeune garçon, alors qu'il pénétrait à nouveau dans l'enceinte du parking après en être ressorti, a été pris sous un rideau métallique en cours d'abaissement",

Transporté à l'hôpital Purpan "en urgence absolue", le petit Moro avait succombé à ses blessures.

L'agent affecté sur le site le soir de l'accident, et qui a été mis à pied, disposait d'une qualification d'agent des services de sécurité incendie. Il avait été recruté au sein de l'entreprise en 2013 et avait travaillé à plusieurs reprises sur le site de Toulouse Gramont.

Selon une source proche de l'enquête, le vigile a reconnu avoir activé à distance la fermeture du rideau métallique à la fermeture du centre
commercial Espace Gramont, situé dans le nord-est de Toulouse, et ne pas s'être trouvé in situ, près de la sortie, ce 19 août dernier. Or, il est interdit de le faire depuis son bureau car il n'est pas possible de revenir en arrière, selon cette même source.

France Gardiennage emploie 2.000 salariés qui gèrent la sécurité de plus de 400 sites en France.

En vidéo, le reportage de Julie Valin et de Frédéric Desse :
Le parquet de Toulouse se déssaisit du douloureux dossier du petit Moro, cet enfant de 5 ans décédé sous la grille du parking d'un supermarché en aout dernier. L'instruction devrait se dérouler dans une autre juridiction pour éviter tout soupçon de partialité

 

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