Deux journalistes, un dessinateur de presse et un chercheur qui ont travaillé sur le procès d'Abdelkader Merah viennent de publier un livre. "Chroniques d'un procès du terrorisme" revient sur ces 5 semaines d'audience avec des textes, des décryptages et des dessins.
Dans un procès on ne peut pas filmer ni enregistrer. Le seul moyen de suivre vraiment une audience exceptionnelle comme celle du procès Merah c'est d'y être !
Bien sûr, il y a la presse mais rares sont ceux qui peuvent rester "couvrir" un procès pendant 5 semaines.
Charlotte Piret journaliste à France Inter et Florence Sturm journaliste à France Culture, l'ont fait. Tout comme Benoît Peyrucq, dessinateur de presse et Antoine Mégie enseignant chercheur spécialisé dans les procès terroristes.
Ensemble ils viennent d'écrire un livre pour raconter ce procès exceptionnel.
Le procès s'était ouvert le 2 octobre 2017 au palais de justice de Paris. Après 5 semaines d'audience, Abdelkader Merah avait été condamné à 20 ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et pour vol en réunion du scooter utilisé par son frère Mohamed pour commettre ses crimes. Fettah Malki a été lui condamné à 14 années de réclusion pour avoir fourni un pistolet-mitrailleur Uzi, des munitions et un gilet pare-balles à Mohamed Merah.
"C'est notre métier au quotidien", explique Charlotte Piret, "on a tous eu conscience d'assister à un procès hors norme, assez singulier (...) c'est le premier procès des attentats modernes".
La journaliste travaille depuis 8 ans à France Inter et depuis 4 ans, elle se consacre aux procès. Certains l'ont beaucoup marqué mais jamais comme celui-là, reconnaît-elle.
"Il y a eu des moments extrêmement lourds en tension notamment le face à face entre la mère de Mohamed et Abdelkader Merah et les avocats des victimes", explique Charlotte Piret.
Avec Florence Stourm, elle a fait un tri dans leurs chroniques réalisées sur place pour Radio France. Elles sont retranscrites et accompagnées des croquis d'audience de Benoît Peyruc.
L'occasion de découvrir les contours d'un visage, la silhouette du père d'une victime ou l'attitude des accusés dans leur box.
Des textes du chercheur Antoine Mégie apportent un éclairage supplémentaire pour mieux comprendre par exemple les charges retenues contre Abdelkader Merah poursuivi pour complicité d'assassinat et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.