Les agriculteurs qui protestaient depuis plusieurs semaines contre la réforme des zones défavorisées ont réussi à sauver une bonne partie des communes concernées. La délégation d'Occitanie reçue au ministère appelle à lever le blocus de Toulouse mis en place par les agriculteurs en colère.
C'est une petite victoire pour les agriculteurs d'Occitanie. Ils ont réussi à préserver l'avenir de nombreuses exploitations menacées par la réforme des zones agricoles défavorisées.
Le dialogue et les actions de protestation sur le terrain ont semble-t-il porté leurs fruits. Les agriculteurs craignaient de perdre des subventions importantes pour l'avenir de leurs exploitations situées en zone défavorisée.
Plusieurs communes qui devaient quitter ces zones agricoles défavorisées vont finalement y rester : 182 communes de l'ex région Midi-Pyrénées vont sortir du dispositif, en décembre dernier ce sont 472 communes qui étaient concernées.
C'est donc un moindre mal ; pour en arriver là, les représentants agricoles ont proposé au ministère de retravailler leurs critères qui permettaient de définir les communes éligibles aux zones défavorisées.
Philippe Joucla, président de la Fédération Régionale des Syndicats d'Exploitants Agricoles d'Occitanie précise les sites réintégrés dans la carte des zones défavorisées :
Ces premiers chiffres rassurants pour les agriculteurs d'Occitanie sont encore à affiner. Une nouvelle carte précise et probablement définitive doit être présentée vendredi aux représentants agricoles.
En attendant, les syndicats appellent les agriculteurs sur le terrain à lâcher la pression ; la situation devrait donc s'alléger au fur et à mesure. Ce mercredi a été l'une des journées les plus difficiles ces derniers temps pour les automobilistes autour de Toulouse avec un blocus de la ville et de ses axes autoroutiers.
Pour Yvon Parayre, président de la chambre d'agriculture de Haute-Garonne, qui participait à la réunion au ministère : "c'est une avancée, nous avons obtenu satisfaction à 90% en permettant de réintégrer des communes grâce aux critères que nous avons proposés."
"Je tiens d'ailleurs à remercier les agriculteurs sur le terrain, sans la pression on en serait pas arrivé la...je comprends la gêne pour les citoyens mais ils ont pris conscience je crois que nous avons besoin des éleveurs pour fournir des produits de qualité en quantité suffisante."
Une nouvelle carte dévoilée mi-février
Stéphane Travert doit proposer une carte des zones défavorisées simples (ZDS) au Président de la République à la mi-février, conformément à la demande de celui-ci",
La nouvelle carte est appelée à remplacer au 1er janvier 2019 la carte actuelle, qui date de 1976. Elle détermine notamment le versement de l'indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN) hors montagne, une aide à laquelle est consacrée chaque année un peu plus d'un milliard d'euros.
Une mise en conformité européenne
La révision de la carte a été rendue obligatoire au niveau européen suite aux critiques de la Cour des comptes européenne sur l'hétérogénéité trop importante entre les Etats membres et la non-justification du maintien de l'éligibilité de certaines zones.
Le sujet fait l'objet, selon le ministère, "d'échanges avec les professionnels agricoles depuis 2016". Une fois la carte mise au point en France, les critères retenus devront être validés par la Commission européenne.