"Il n'y a plus de saisons", l'adage s'applique parfaitement à l'apiculture en Occitanie. Un printemps frais et pluvieux suivi d'une canicule aussi soudaine que longue : le climat a été sans pitié pour les abeilles et leur miel. Seuls les professionnels de la "transhumance" s'en sont sortis.
Un printemps frais et pluvieux, immédiatement suivi d'un été véritablement caniculaire : des conditions climatiques extrêmes pour les abeilles en France, et dans la majorité des départements d'Occitanie.
Les abeilles ont besoin d'une température constante de 34,5 degrés dans leur ruche.
Quand il fait trop froid elles se regroupent pour se tenir chaud et réchauffer les alvéoles.
Quand il fait trop chaud, les unes ventilent la ruche en battant des ailes, pendant que les autres sortent à la recherche d'eau pour la rafraîchir.
Moins de pollen c'est moins de miel
Dans les deux cas, c'est du temps et de l'énergie perdus pour la production du miel et les soins apportés aux oeufs et aux larves.Le climat de l'année 2019 a été "catastrophique" pour les apiculteurs de France, hormis en Bretagne - épargnée par les fortes chaleurs en juillet-août.
déplore Gilles Lanio, président de l'UNAF (Union Nationale des Apiculteurs de France).On estime la récolte française à moins de 9 000 tonnes, alors qu'elle se situait d'habitude aux environs de 15 000 tonnes
"Pourquoi la récolte de miel français sera catastrophique en 2019" avec une itw de Gilles Lanio, président de l'UNAF https://t.co/v7pEwjVOA5 via @BFM_eco
— UNAF Apiculture (@UNAFapiculture) August 27, 2019
Des situations inégales selon les exploitations
Concernant les producteurs, il faut distinguer 2 catégories :- les exploitations de type "familiales", où la production de miel n'est qu'une activité parmi plusieurs, ont été durement frappées
- les professionnels, notamment dans le Gers et la Haute-Garonne, qui ont pu pratiquer la "transhumance" : certains ont même réussi à augmenter leur production de 1 à 2%
explique Olivier Fernandez, président du syndicat des apiculteurs de Midi-Pyrénées.Ceux qui ont pu s'adapter à la floraison, d'abord des tournesols, puis du colza, ont bénéficié d'une production tout à fait correcte en quantité
Des craintes pour 2020
L'inquiétude est en train de se renouveler pour l'année 2020, même si les causes - toujours d'origine climatique - sont différentes.La fin de l'automne dernier et le début de cet hiver ont connu des températures trop douces, parfois jusqu'à 15 degrés et même 20 degrés, alors que la végétation a besoin de gel - notamment pour éliminer les parasites et se préparer à la montée de sève au printemps.
Il y a bien eu quelques jours de froid véritable vers la mi-janvier mais suivis d'un redoux humide avec des températures supérieures à 10° presque partout en Occitanie.
Les apiculteurs restent vigilants.