Après plus de 100 ans à gauche, la commune de Cazères bascule au centre : "la fin des dérives" pour le nouveau maire

Dimanche 19 septembre, la ville de Cazères (Haute-Garonne) a basculé au centre droit après plus de 100 ans de municipalité de gauche. Un moment historique pour le vainqueur de cette élection. Pour Jean-Luc Rivière, c'est la fin de plusieurs années de dérives de l'ancienne majorité socialiste.

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Dimanche 19 septembre, la Haute-Garonne a connu un séisme (politique) très localisé sur la petite ville de Cazères. Des secousses probablement ressenties jusqu'à Toulouse, sur les bords de Garonne, au Conseil régional d'Occitanie. Après 100 ans à gauche, la municipalité est passée entre les mains du centre droit. Le candidat du Mouvement radical, Jean-Luc Rivière l'a emporté avec  54,2% des suffrages contre 45,8% pour le socialiste Ahmed Hamadi.

Mises en examen pour corruption et blanchiment

Les citoyens de Cazères, au sud de Toulouse, ont été appelés de nouveau aux urnes après la démission en juin dernier du maire PS Michel Oliva. "C'est un sacré changement. Durant plus d'un siècle la commune a été le fief du parti socialiste" se réjouit celui qui deviendra le nouveau premier magistrat, Jean-Luc Rivière. Après déjà plusieurs tentatives, la sixième fut donc la bonne pour le conseiller municipal d'opposition. Pour Jean-Luc Rivière, les raisons de ce basculement ne sont pas à aller chercher bien loin : "les valeurs prônées par mon prédécesseur n'étaient pas celles qu'il appliquait. Pour les habitants de Cazères, les dernières affaires ont été celles de trop."

Jean-Luc Rivière fait référence à la mise en examen en février 2020 de l'ancien maire Michel Oliva et de sa compagne, Céline Rieu - accessoirement directrice générale des services à Cazères- pour corruption et blanchiment. Tous deux sont soupçonnés d’avoir en 2011, volontairement avantagé un promoteur immobilier afin d'acheter sept appartements en-dessous du marché. Durant la campagne, une autre affaire révélée par nos confrères de Radio 100% est venue perturber ce scrutin. "Cela a été la fois de trop", estime le candidat du Mouvement radical. "Les gens ont voulu sanctionner un comportement de l'ancienne majorité. Nous étions dans une forme d'indécence complète. Sans vouloir offenser Ahmed Hamadi, voter pour lui c'était voter pour Mr Oliva.

Le soutien de Carole Delga n'a pas suffit

A la Fédération socialiste de Haute-Garonne, on ne cache pas la déception née de cette défaite électorale : "Nous avons été très surpris de ce résultat", commente auprès de France 3 Occitanie, Sébastien Vincini, premier secrétaire fédéral du PS 31. "C'est regrettable pour la nouvelle équipe élue en 2020 qui n'avait pas démérité. Cazères est un endroit où les Socialistes ont beaucoup œuvré mais, malheureusement les éléments concernant le précédent maire ont pesé lourd. C'est évident".

Le candidat socialiste, Ahmed Hamadi, a pourtant bénéficié d'un soutien de poids en la personne même de Carole Delga. Plus de 8000 bulletins ont ainsi été imprimés avec la photo de la présidente de la région Occitanie avant que la préfecture ne demande à ce qu'elles soient retirées. Une élection qui intéressait d'autant plus l'élue du PS que la commune voisine à Cazères n'est autre que celle de Martres-Tolosane, où Carole Delga a été maire durant plus de six ans.

Saisie de la Chambre régionale des comptes

"Est-ce lié à un épuisement après autant d'années ? Est-ce lié à des questions individuelles ? Est-ce lié au climat au sein de la commune ? Tout cela reste à analyser", estime Sébastien Vincini. "Aux dernières élections régionales et départementales, nous avons obtenu de très bons résultats. Une élection municipale reste une élection locale. Il ne faut pas en tirer des conclusions au-delà de ce contexte. Ce qui est sûr, c'est que l'électorat pardonne beaucoup moins à la gauche qu'à la droite lorsqu'il y a des problèmes. Et au final c'est tant mieux."

Pour Jean-Luc Rivière, c'est certain, "les dérives sont désormais finies". Le prochain maire de la commune annonce d'ores et déjà son intention de saisir la Chambre régionale des comptes afin de réaliser un audit des comptes de la municipalité.

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