Une directrice d'école de Seine-Saint-Denis s'est donnée la mort, samedi 21 septembre 2019, dans son établissement. Christine Renon a dénoncé dans une lettre "une solitude" professionnelle "insupportable". Son syndicat appelle à la grève jeudi 3 octobre. Des écoles toulousaines seront en grève.
Un dramatique cri d'alerte
Christine Renon a mis fin à ses jours, samedi 21 septembre 2019. Son corps a été retrouvé dans son école, à Pantin, en Seine-Saint-Denis.Cette directrice, âgée de 58 ans, avait été professeur des écoles pendant plus de trente ans. Avant de se donner la mort, elle a envoyé une lettre à des collègues, eux aussi chefs d'établissements, ainsi qu'à son syndicat, le SNUipp-FSU. Cette missive est sans ambiguïté sur les raisons de son geste. Elle y dénonce des conditions de travail de plus en plus difficiles, la solitude professionnelle des directeurs d'écoles.
Les directeurs sont seuls ! Je n'ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait nous apporter notre institution. (...) L'idée est de ne pas faire de vague et de sacrifier les naufragés dans la tempête !
Un mal-être de l'ensemble de la profession
Un dramatique cri d'alerte qui ne peut rester sans réponse, estime les syndicats de l'enseignement. Pour que sa mort ne soit pas vaine, le SNUipp-FSU appelle à la grève jeudi 3 octobre 2019. Dans notre région, l'appel est relayé par la section locale et la CGT Educ'Action 31. Dans un communiqué, ces derniers expliquent que "son geste témoigne d'une situation d'extrême souffrance au travail qui fait écho au mal être de l'ensemble de la profession. Dans notre département, les réactions de nos collègues ont été nombreuses.Les pressions, l’infantilisation, les injonctions, les difficultés à exercer le cœur de notre métier, l’autoritarisme, le contrôle permanent ainsi que sur l’absence de soutien et de protection dans les situations complexes auxquelles nous sommes confronté-es conduisent de nombreux collègues du département à l’épuisement professionnel, à la dépression, voire à la démission. Ce processus déjà « en marche » avant Blanquer connaît une accélération dans la profession en termes de management qui fait des ravages avec un processus de détérioration de nos conditions de travail".
Et les syndicats de rappeler qu'il y a dix jours, une collègue des Bouches du Rhône a tenté de se donner la mort.