Invité du 12/13 sur France 3 Midi-Pyrénées ce vendredi 24 mars, Jean-Luc Moudenc le maire de Toulouse, s'est exprimé sur les violences à l'issue de la manifestation contre la réforme des retraites qui a conduit à 37 interpellations.
La manifestation contre les retraites avait bien commencé ce jeudi 23 mars à Toulouse avec 150 000 personnes selon les syndicats, 30 000 selon la police. Mais la situation a dégénéré en fin d'après-midi. Entretien avec Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
Gravité et indignation
France 3 Occitanie : comment avez vous passé la soirée et quel est votre sentiment Jean-Luc Moudenc ?
J.L.Moudenc : "J'éprouve un sentiment de gravité et d'indignation. Pas contre la manifestation. Les syndicats ont exposé leur point de vue. Il n'y a rien à leur reprocher. Mais cette manifestation a été dévoyée. Il y avait dans la rue des centaines de personnes, souvent extrêmement jeunes, qui étaient là, non pas pour la réforme des retraites, ni pour les propos d'Emmanuel Macron la veille, mais pour casser."
"Il se sont attaqués au mobilier urbain, ont brulé des poubelles. Ils étaient clairement là pour renverser la République. J'exprime tout mon soutien aux forces de l'ordre et je ne doute pas que la justice fera son travail".
Polémique
France 3 Occitanie : que répondez-vous à ceux qui dénoncent une intervention prématurée des forces de l'ordre alors qu'il y avait encore des familles et des enfants dans la manifestation ?
J.L.M :"Si les policiers ont utilisé les gaz lacrymogènes, c'est parce qu'il y avait des groupe de casseurs en place. On estime leur nombre à presque 1000. Ils se sont introduits dans le cortège et ont pris le dessus. Les forces de l'ordre se devaient d'intervenir. Ils ne font que leur travail."
"Autant je comprends la colère populaire mais elle ne doit pas être instrumentalisée .Et je remarque que certains politiques jouent avec le feu et que les ultras en profitent pour tout dégrader. Ce n'est pas ça la démocratie. La démocratie c'est le dialogue."
Bilan matériel
France 3 Occitanie : avez-vous déjà chiffré le bilan matériel de ces affrontements ?
J.L.M : "D'abord je voudrais dire que nos équipes se sont tout de suite mise au travail. Dès hier soir, dans la nuit et encore ce matin, pour remettre en état ce qui peut encore l'être. Nous sommes en train de travailler sur le chiffrage des dégradations. Je n'ai pas encore un décompte précis mais je peux vous assurer qu'il se montera à plusieurs dizaines de milliers d'euros."
Nouvelle manifestation a venir
France 3 Occitanie : êtes-vous inquiet avant la nouvelle journée de mobilisation annoncée pour le 28 mars ?
J.L.M : "Oui bien sûr. A Toulouse, comme dans toutes les grandes villes de France, c'est le même mode opératoire. Les syndicats n'ont rien à se reprocher car ils agissent dans le cadre démocratique. Mais nous ne sommes pas à l'abri des ultras qui vont probablement en profiter pour tout casser une nouvelle fois."
"Je voudrais quand même dire que la loi n'est pas encore en vigueur, rien n'est terminé. Le chemin démocratique dans le cadre de la Constitution se poursuit. La loi n'est pas encore promulguée. Le conseil constitutionnel doit maintenant se prononcer. Et puis, on en parle peu, mais il existe un recours déposé par plusieurs dizaines de parlementaires pour l'organisation d'un référendum sur les retraites. "
Une façon pour le maire de Toulouse d'appeler au calme. A l'issue de cette soirée d'affrontements 37 personnes ont été interpellées.