Le nouveau ministre des Transports, François Durovray, en visite dans la région Occitanie. Passage obligatoire chez Airbus à Toulouse, (Haute-Garonne), mais qu'en est-il de la ligne grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux ou encore du projet contesté de l'A69. Entretien.
François Durovray est le nouveau ministre des Transports du gouvernement Barnier. L'ancien président du conseil départemental de l'Essonne est en visite à Toulouse. Au programme, Airbus, ligne C du métro, mais aussi A69 et ligne grande vitesse.
France 3 Occitanie : Vous avez dit, la décarbonation de l'aviation est un enjeu primordial, avec des avions moins polluants. Mais Airbus peine à suivre la cadence de production, est-ce que l'objectif d'une aviation avec zéro émission de CO2 en 2050 est encore atteignable ?
François Durovray : Oui, cela l'est. Quand nous regardons déjà dans le passé, il y a cinquante ans, Airbus était le petit poucet de l'aviation. Aujourd'hui, nous sommes le numéro un mondial. L'aéronautique a de nouveaux défis, notamment celui de la décarbonation. Airbus fait la course en tête sur ce sujet. Je peux vous dire que l'État sera aux côtés d'Airbus, de l'ensemble de la filière aéronautique pour relever ce très beau défi.
France 3 Occitanie : Des retards de livraison, mais aussi des difficultés sur la branche spatiale. Avez-vous des précisions sur les 2 500 suppressions de poste annoncées ?
François Durovray : Airbus est en croissance, les annonces qui ont été faites par la société, ne se traduiront pas sur des licenciements secs, mais plutôt des reconversions et des capacités d'accueil dans d'autres filières. Nous y porterons toute notre attention.
Suppression de postes chez Airbus Space : "Les 2.500 emplois menacés le sont partout en Europe, pas seulement en France", répond @FerracciMarc. "Il n'y aura pas de licenciement, l'ensemble des salariés qui ont vocation à être reclassés le seront dans les autres entités d'Airbus." pic.twitter.com/oiPAR87QK1
— LCP (@LCP) October 23, 2024
France 3 Occitanie : En plein débat sur le budget 2025. Soixante milliards d'économies, est-ce que des projets d'aménagements, comme la Ligne Grande Vitesse, entre Bordeaux et Toulouse, pourrait être pénalisée ?
François Durovray : Certes, la France fait face à des difficultés. Mais il ne faut pas sacrifier l'avenir. Le secteur des transports est très important. Des grands projets de régénération du ferroviaire, restent des priorités du gouvernement. Les conditions de financement de ces grands projets seront précisées en début d'année 2025. Il y a des discussions opérées avec les élus locaux pour que l'État soit au rendez-vous et il le sera.
France 3 Occitanie : Le chantier de l'A69, entre Castres et Toulouse, est également très important pour notre région. Il est aussi très décrié. Comment les violences qui émanent des contestations de ces grands projets sont-elles gérées ? Est-ce que l'État a encore les moyens de lancer des projets d'aménagement en toute sérénité ?
François Durovray : En l'espèce, je le gère avec fermeté. Sur l'A69 comme sur la LGV, ce sont des projets décidés par les élus et choisis par les électeurs. Des élections sont organisées régulièrement, tout est sous contrôle. Les juges n'ont pas donné suite aux réclamations des oppositions. Je respecte parfaitement qu'on puisse être opposé à des projets jusqu'au moment où la décision est prise de façon définitive. C'est le cas, s'agissant de l'autoroute A69, ou le chantier se déroulera jusqu'à son terme et l'ouverture en fin d'année 2025. En plein accord avec M. Le Préfet, l'enjeu, c'est que nous fassions cesser les occupations illégales qui n'ont pas lieu d'être dans une démocratie.