Augmentation des cas de dengue : "Il faut casser la chaîne de transmission", l'Occitanie fait du moustique tigre une priorité de santé publique

Les cas de dengue importés et autochtones ont fortement progressé en Occitanie entre mai et novembre 2023. Et les prévisions sont alarmantes pour cette année avec un moustique tigre présent dans tous les départements. Comment éviter sa prolifération et casser la chaîne de transmission ? L'ARS lance une campagne de prévention.

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Attention aux moustiques tigre. L’année 2024 s'annonce difficile avec une hausse des cas de dengue en Occitanie. L'ARS lance un appel à la vigilance de tous pour casser la chaîne de transmission de la maladie. 

Quatre fois plus de cas de dengue

Dès le 23 avril, Santé Publique France a tiré le signal d'alarme dans sa dernière étude, qui dévoilait que "le moustique tigre était désormais implanté dans 78 départements français et que le nombre de signalements de cas importés a atteint des chiffres records depuis le 1er janvier 2024".

La région Occitanie n'échappe pas à la tendance générale. Le moustique a largement colonisé 8 des 13 départements. En 2023, l'Agence régionale de santé a comptabilisé 211 cas importés de dengue, c'est quatre fois plus que l'année précédente. 23 cas de dengue autochtone ont également été recensés dans les Pyrénées-Orientales, le Gard et l'Hérault. 

Une priorité de santé publique

Pour l'heure, l'ex-région Midi-Pyrénées semble relativement épargnée par rapport au pourtour méditerranéen. Pas de cas autochtones, mais elle concentre tout de même la moitié des cas de dengue importés. Avec un pic à 83 en Haute-Garonne : "C'est dans les zones urbaine et périurbaine que le moustique se sent le mieux", confirme l'ARS. 

Face à cette recrudescence, associée à une épidémie de dengue aux Antilles et dans certains pays d'Afrique et d'Amérique latine, les autorités tirent le signal d'alarme, avec un plan de vigilance renforcée pour cette année. Il concerne autant les voyageurs que les citoyens et les médecins. 

Risque d'explosion de cas autochtones

"Les voyageurs en provenance de zones tropicales infectées doivent absolument se faire connaître via leur médecin et se protéger de nouvelles piqûres de moustiques pendant 3 semaines", précise l'ARS. "Cela permet d'avoir un suivi d'éventuels foyers et de traiter les zones les plus à risques". 

Car le risque, c'est de voir exploser le nombre de cas autochtone. Un porteur du virus, même asymptomatique peut le transmettre à n'importe qui, via une piqûre de moustique dans un rayon de 150m. C'est le champ d'action maximal du moustique. 

"Casser la chaîne de transmission"

Les professionnels de santé seront cette année mis au cœur du dispositif de vigilance. À eux d'informer les autorités, qui lanceront des enquêtes et des opérations de démoustications si nécessaire. "Pour casser la chaîne de transmission, tout le monde doit être mobilisé", affirme l'ARS. Un portail de signalement du moustique a même été ouvert.

Il est rappelé aux particuliers d'entretenir leur piscine, de ne pas laisser d'eau stagnante dans leurs jardins ou sur leur balcon. Car c'est là que les femelles viennent pondre leurs œufs. Et tout va très vite. Une larve peut se développer en une semaine seulement. 

Pour ceux qui avaient espéré que la météo maussade de ces derniers jours allait repousser l'arrivée des moustiques, c'est peine perdue. Le moustique adore l'humidité et s'adapte parfaitement à des températures plus basses. Alors prudence dès maintenant. La saison ne fait que commencer. 

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