Les difficultés financières des Ehpad publics continuent de s'accroître. La Fédération hospitalière de France tire la sonnette d'alarme en publiant un rapport qui atteste d'une "dégradation massive, rapide et profonde de leurs équilibres budgétaire". Les établissements cherchent alors des solutions pour sortir la tête de l'eau.
Jamais les Ehpad publics n'avaient connu une telle situation financière. Dans une enquête de la Fédération hospitalière de France (FHF), publiée le 18 avril 2024, on apprend que les grandes difficultés budgétaires des Ehpad du secteur public, déjà observées en 2023, se confirment.
En Occitanie, sur 200 établissements, ce sont près de 85 % d'entre eux qui enregistrent un résultat déficitaire. On parle d'une perte de 2 750 euros par an, par résident.
Un personnel 20% plus cher
"Uniquement sur l'hébergement, c'est-à-dire le gîte et le couvert, on a pris 20% d'augmentation, depuis 2020", calcule Émilie Berard, déléguée Régionale à la Fédération Hospitalière de France Occitanie. Du côté de la rémunération du personnel aussi, ça coince : "L'état a déployé d'énormes efforts sur les revalorisations salariales dans le domaine de la santé, explique-t-elle. Ce qu'on peut parfaitement comprendre, mais on constate qu'une aide-soignante ou une infirmière coûte 20% plus cher qu'avant la pandémie."
Vers une entière responsabilité de l'État ?
Pour sauver le secteur, le gouvernement a choisi d'affecter 650 millions d'euros à l'ensemble des EHPAD publics, associatifs et privés. Le but : réformer structurellement leur financement. Monique Iborra, députée Renaissance de la 6ème circonscription de Haute-Garonne, défend ce nouveau modèle.
"Avec le choc démographique actuel, on vit de plus en plus longtemps et on est de plus en plus nombreux, assure-t-elle. Il faut que l'état et la Sécurité sociale soient entièrement responsables des Ehpad."
Le 23 avril, le gouvernement a annoncé débloquer une aide d'urgence de 650 millions d'euros pour les Ehpad, à partager entre établissements publics, associatifs et Ehpad privés.