Autotests pour les enfants à l'école : réactions en pharmacie, chez les enseignants et les parents

Assouplissement du protocole sanitaire dans les écoles avec le recours aux autotests, des mesures qui vont "simplifier la vie des pharmaciens" et apporter "du mieux dans la vie des parents". En revanche, côté enseignant la colère monte, un appel à la grève nationale a été lancé jeudi 13 janvier.

Depuis une semaine, parents d’élèves et personnels enseignants dénoncent une "pagaille indescriptible" au sein des écoles. Dans un communiqué l’Union nationale des associations autonomes des parents d’élèves, l'Unaape demandait une modification du protocole sanitaire en vigueur. Côté enseignant, les annonces n’ont pas convaincu, "l’épuisement s’est transformé en colère, plus le variant se propage et plus le protocole sanitaire est allégé", explique Marie Gascard, enseignante en classe de maternelle et co-secrétaire départementale au syndicat Snuipp-FSU 31.

Hier soir au journal télévisé de 20 heures de France 2, le Premier ministre a souligné "qu’effectivement on voit ces files d'attente, je suis père de famille, je vois bien ce qui se passe" en mettant en avant des réponses de simplifications et d’assouplissement du protocole sanitaire alors que les enseignants et les parents d’élèves sont à cran. Un appel à la grève nationale a été lancé par le Snuipp-FSU nationale pour jeudi 13 janvier "pour obtenir les conditions d'une école sécurisée sous Omicron", rejoint par la plupart des autres syndicats enseignants, SE-Unsa, Snes-FSU, Snalc, CGT Éduc'action, SUD Éducation, FO et CFDT. Dénonçant "une pagaille indescriptible" dans les écoles et "un sentiment fort d'abandon et de colère parmi les personnels",

"Du mieux dans la vie des parents"

Le protocole sanitaire entre en vigueur dès aujourd’hui dans les écoles, il  est donc simplifié, avec le recours aux autotests. Désormais trois simples autotests pour les cas contact à l'école sont nécessaires, sans obligation de test antigénique ou PCR et ils sont gratuits grâce à une attestation délivrée par l’école. Les parents ne devront plus récupérer leur enfant immédiatement après qu'ils auront été cas contact, mais à la fin des cours. Ensuite, alors qu'auparavant, chaque élève identifié comme cas contact devait se soumettre immédiatement à un test PCR ou antigénique, un simple autotest, qui devra être renouvelé à J+2 et à J+4, devra être effectué.

Pour la présidente de la fédération des parents d’élèves, Peep 31, Brigitte Morhain, ces annonces sont positives, "cela va grandement faciliter la vie des parents d’élèves qui avaient une vie très compliquée jusqu’à la semaine dernière. Récupérer les enfants à l’école à toute heure de la journée, quand on travaille. Désormais on pourra les récupérer en fin de journée et puis trois autotests c’est beaucoup plus pratique moins contraignant, ils sont gratuits il n’y aura plus ces queues interminables devant les pharmacies, cela enlève un poids, du mieux dans la vie des parents".

Brigitte Morhain précise que la fédération souhaite le maintien des classes et des écoles ouvertes, "le plus possible, il y a trop d’enfants qui rencontrent de gros problèmes d’apprentissage et les familles ont du mal à faire garder les enfants".

Pour améliorer les conditions d’enseignements la Peep demande aux collectivités l’installation de capteurs CO2 dans les écoles et de fournir aux enseignants des écoles maternelles des masques FFP2.

"Simplifier la vie des pharmaciens"

Pour le président de la Fédération des syndicats des pharmaciens de la Haute-Garonne,  Philippe Vergne "il est évident que l’annonce de cet assouplissement va nous simplifier la vie, avant il fallait faire un test antigénique, attendre au moins 20 minutes le résultat, le système était assez lourd, on va gagner du temps, maintenant est-ce que ces mesures seront suffisantes ? Est-ce que cela sera mieux par rapport à la détection du virus ? Cela c’est un autre problème".

Mode de remboursement "flou artistique "

Un jour après l'annonce du Premier ministre, le pharmacien n’a pas reçu de directive du ministère de la santé, "on s’adapte, mais pour le moment nous avons un mode de remboursement basé sur un test antigénique ou un PCR qui donne droit à un deux autotests remboursés mais nous n’avons rien pour le mode de remboursement des trois autotests, c’est un peu le flou artistique".

Le Premier ministre a annoncé la diffusion dans la semaine de 11 millions d’autotests, une livraison très attendue par les pharmaciens qui sont à flux tendu.

La colère des enseignants et l’appel à la grève nationale

Les mesures d’assouplissement du protocole sanitaire annoncées par le Premier ministre n’ont pas convaincu les enseignants qui maintiennent plus que jamais l’appel à la grève nationale du jeudi 13 janvier. Le Snuipp-FSU a lancé un appel à la grève nationale pour le jeudi 13 janvier "pour obtenir les conditions d'une école sécurisée sous Omicron". Le Snuipp-FSU est rejoint par la plupart des autres syndicats enseignants, SE-Unsa, Snes-FSU, Snalc, CGT Éduc'action, SUD Éducation, FO et CFDT.

"Un arc syndical très large et très rare avec le soutien de la FCPE", précise Marie Gascard, co-secrétaire départementale au syndicat Snuipp-FSU 31. "Il y a des annonces pour essayer de calmer mais on a un taux de gréviste qui est important en Haute-Garonne, 75 % , 1/3 des écoles ferment pour la grève".

Marie Gaspard explique que les classes ferment parce que les enseignants ne sont pas remplacés, les enfants sont renvoyés chez eux, sans continuité pédagogique. "Un enseignant malade quand il est remplacé il est remplacé par un contractuel bac + 2, ce n’est pas de l’enseignement c’est de la garderie, enseigner c’est un métier alors que des solutions existent. 200 classes sont fermées pour non remplacement d'enseignants absents en Haute-Garonne. Il y avait des moyens encore une fois de mieux préparer cette rentrée avec notamment des étudiants qui sont sur des listes complémentaires qui pourraient être appelés", selon la syndicaliste.

De l’épuisement qui se transforme en colère. "On ne souhaite pas fermer les écoles mais il faut mettre les moyens. On a le sentiment d’être méprisé par notre gouvernement et notre ministre. Quand le président parle d’engager une réflexion sur le temps de travail alors que l’on est les plus mal payé d’Europe, la colère est bien là".

Une assemblée générale se tiendra à 10 heures en plein air à Saint Sernin. Le départ de la manifestation est prévue à 14 heures place Arnaud Bernard jeudi 13 janvier.

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