Avec 4000 emplois à pourvoir, l'aéronautique et le spatial peinent à trouver les candidats qualifiés

Vous rêvez d'une carrière dans l'aéronautique, le spatial ou la défense ? C'est le moment de postuler. Aeroday, un job dating organisé ce jeudi au Stadium de Toulouse, propose 4 330 emplois dans ces secteurs, du niveau CAP à Bac + 5. Mais une formation complémentaire est souvent nécessaire pour embaucher le candidat idéal.

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C'est visible sur tous les stands de ce forum de l'emploi organisé dans les salons du Stadium de Toulouse : voici enfin des professionnels qui ont le sourire, un discours optimiste et des perspectives réjouissantes pour les 10 ans prochaines années (au moins).

L'aéronautique, le spatial et la défense ne connaissent pas la crise. Depuis la fin de la période Covid, et surtout depuis l'an dernier, ces trois secteurs proposent plus de 4 300 postes en France, dont la moitié en Midi-Pyrénées.

Airbus fait toujours rêver la jeune génération

Les candidats présents à cet Aeroday savent qu'ils sont courtisés, à l'image de Younes 21 ans et Lorenzo 23 ans, deux jeunes issus de l'Epide à Toulouse (Etablissement pour la réinsertion dans l'emploi). Ils visent un poste d'intégrateur cabine, un métier qui consiste à installer tous les éléments à l'intérieur d'un avion. 

Leur objectif suprême : intégrer Airbus, le constructeur européen a toujours la cote auprès des jeunes générations. 

Airbus nous intéresse car il y a le prestige de la société et aussi la sécurité de l'emploi.

Younès et Lorenzo, candidats à un poste dans l'aéronautique

Le sésame : une formation professionnelle courte

Younès et Lorenzo ont une chance d'être embauchés, même sans diplôme ou titulaire d’un BEP, CAP ou d’un Bac. Mais avant cela, ils devront passer par la case CQPM (Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie), une qualification faite par et pour les entreprises, qui est souvent le sésame pour être recruté dans ce salon Aeroday. 

Cette certification peut être obtenue en moins d'un an par exemple pour un poste d'ajusteur monteur de structures aéronefs.

Un constat dressé la société Derichebourg Aéronautique, l'un des recruteurs présents sur le salon :

 

Nous proposons essentiellement des postes dans les métiers de la production. Mais nous rencontrons des difficultés liées à la qualification des candidats. 60% environ des personnes présentes sur ce salon ont besoin d'une formation.

Noël Giraud - responsable d'unité de production Derichebourg Aéronautique

Les start-up en embuscade sur le marché de l'emploi

Si les constructeurs ou sous-traitants de premier rang sont bien représentés sur ce salon (Airbus, Safran, Daher, Derichebourg...), ce ne sont pas les seuls à recruter en Midi-Pyrénées et à séduire les jeunes diplômés. Julien, 31 ans, double diplôme d'école d'ingénieur et d'école de commerce et quelques années d'expérience, cherche un nouveau poste dans l'industrie, et ça ne sera pas forcément Airbus.

Les grandes structures sont intéressantes et permettent de partir à l'international par exemple. Mais jusqu'à présent, je me suis davantage épanoui dans les très petites entreprises.

Julien, 31 ans, candidat à un poste dans l'aéronautique

 

Horizon très dégagé pour Airbus

"Le tempo est dicté par Airbus", souligne Jonathan Periquet, directeur chez Expectra Aéronautique, co organisateur de cet Aeroday. Le carnet de commandes du constructeur européen est rempli pour les 10 prochaines années, c'est ce qui dope le secteur et l'emploi.

Nous recrutons à tous les niveaux, CAP, BEP, Bac jusqu'au niveau Bac+ 5. Nous cherchons des peintres, des monteurs-câbleurs, des contrôleurs mécaniques, des inspecteurs qualité ou des ingénieurs et chefs de projet."

Jonathan Periquet - directeur chez Expectra Aéronautique

"Les grandes entreprises comme Airbus ou Safran attirent toujours les jeunes candidats", confirme Jonathan Periquet "et les besoins sont importants pour les blue collar (col bleu) et les white collar (col blanc)", selon les expressions habituelles du milieu aéronautique.

Les seniors aussi ont leur chance

Ce jeudi matin, il n'y a pas que de jeunes diplômés qui sont venus pousser les portes de ce salon de l'emploi. Les profils seniors sont également présents, comme Claire, plus de 20 ans d'expérience comme chef de projet à Airbus qui envisage de se reconvertir, peut-être dans le spatial.

Stéphanie Mareuil, co-organisatrice de l'Aeroday, confirme cette tendance, en évoquant le cas d'un ex-commercial de 58 ans, passé de la pharmacie à l'aéronautique en région toulousaine. 

Ce qui importe pour nous, c'est le savoir-être. On embauche des personnes qui ont conscience qu'on va faire voler des avions. On construit avec eux des projets de vie avec comme finalité une embauche en CDI.

Stéphanie Mareuil - responsable agence Randstadt Aéronautique

Toulouse concentre la majorité des emplois 

Plus de 50% des emplois dans l'aéronautique et le spatial se concentrent en métropole toulousaine. Mais il existe une alternative à la vie très citadine. La société Daher par exemple, qui construit des avions, propose des postes d'ajusteurs, de chaudronniers ou d'électriciens, au pied des Pyrénées et si besoin une formation maison dans ses usines de Tarbes.

Depuis la fin du Covid, l'horizon se dégage pour le secteur aéronautique qui mise sur 20 000 à 25 000 recrutements en 2024 en CDD, CDI ou intérim. De bonnes perspectives pour l'emploi en Midi-Pyrénées avec deux bémols toutefois : une pénurie de candidats et un besoin de formation. C'est ce qui explique la multiplication de ces job dating géants censés répondre aux montées des rythmes de production chez les constructeurs et sous-traitants aéronautiques.

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