Mardi 25 août une avocate a dû retirer son soutien-gorge pour pouvoir passer les portiques de sécurité de la prison de Seysses où elle avait rendez-vous avec un client. Elle affirme avoir été traitée de manière méprisante.
Cela peut arriver à l'aéroport par exemple. Selon l'armature des soutiens-gorge, ils peuvent faire sonner les portiques de sécurité. C'est ce qui est arrivé à une avocate toulousaine ce mardi 25 août au matin. Sauf que les faits se sont déroulés à la prison de Seysses près de Toulouse et qu'à cet endroit, contrairement à un aéroport, il n'y a pas de détecteur de métaux manuel, ni d'agent dédié à la fouille corporelle explique l'avocate. Résultat : maitre Stella Bisseuil s'est retrouvée forcée de retourner à sa voiture pour enlever son soutien-gorge.
"On aurait dû trouver une solution ensemble"
Ce que dénonce l'avocate, c'est le traitement qu'elle a subi. Elle raconte que ce jour-là, elle devait voir un client d'urgence dont l'audience était très proche.Son client l'attendait depuis 9 heures du matin, dans un petit parloir. Il est aux alentours de 10h30 quand la sécurité et la directrice adjointe lui affirment que si elle sonne, elle ne rentre pas. Sans chercher vraiment de solutions : c'est ce que leur reproche l'avocate. "On aurait dû trouver une solution ensemble. Or on m'a clairement fait comprendre que je devais me débrouiller."Il risque 15 années de prison en appel. Mon rôle est important et le fait que je peine à pouvoir entrer dans la prison devrait concerner aussi la direction. Ce n'est pas seulement mon problème, c'est le problème aussi du directeur et pour le coup, de la directrice adjointe que j'ai croisée à ce moment-là. Elle devrait se sentir concernée par le droit du détenu de voir son avocate.
"Je me suis sentie humiliée"
Ce matin-là l'avocate est seule avec les deux gardiens. Alors quand elle voit arriver la directrice adjointe, elle pense recevoir un peu de soutien. Finalement cette dernière lui explique qu'il n'y a pas de vestiaire et lui conseille de se rendre dans sa voiture pour retirer son soutien-gorge.Je l'ai fait. Mais il faut savoir que dans les centres pénitentiaires il y a des caméras partout, même dans les parkings. Je me suis sentie humiliée et méprisée. On m'a mis dans une position anormale, dégradante et discriminante.
Autorités saisies
L'avocate a décidé de saisir les autorités à savoir le bâtonnier et le contrôleur des lieux privatifs de libertés. Elle espère un soutien, comme l'avait obtenu une consœur parisienne qui avait vécu la même chose à Fresnes (Val-de-Marne). "Si la situation se reproduit avec un bouton de chemise ou de pantalon, qu'est-ce qu'on est censé faire? Enlever son pantalon? Il faut trouver une solution" conclut Maitre Stella Bisseuil, qui a demandé au directeur de la prison de Seysses de conserver l'enregistrement des caméras de l'établissement de ce mardi 25 août.L'administration pénitentiaire, de son côté, affirme qu'une enquête est lancée en interne et qu'un rapport circonstancié sera transmis au parquet général.