12 des 18 films de Bertrand Blier seront projetés jusqu'au 25 septembre à la cinémathèque de Toulouse qui a accueilli jeudi soir le réalisateur des "Valseuses", de "Tenue de soirée" et de "Trop belle pour toi".
C'est un grand cinéaste français inclassable, anticonformiste et volontiers provocateur. Pour l'ouverture de sa saison 2013/2014, la cinémathèque de Toulouse présente jusqu'au 25 septembre 12 de ses 18 films, dont "Tenue de soirée" pour lequel Bertrand Blier a fait le déplacement jeudi soir pour rencontrer le public. L'occasion pour le fils du comédien Bernard Blier de répondre à nos questions.
Quels sont vos meilleurs films ?
Bertrand Blier : "Je crois que les meilleurs films sont ceux qui ont le mieux marché. Un film qui marche est un film réussi(...)En numéro 1 "Les Valseuses", "Tenue de soirée" en 2 et "Trop Belle pour toi" en 3. Après, on peut mettre tous les autres films dans n'importe quel ordre".
Etes-vous surpris de constater que "Les Valseuses" demeure un film culte y compris pour la jeune génération ?
Bertrand Blier : "C'est un film qui percute les gamins comme il les a chahuté en 1974. C'est très satisfaisant parce-que ça veut dire qu'il y a quelque chose dans le film qui échappe au temps, qui est la jeunesse, la mauvaise humeur et l'agressivité extraordinaire des deux personnages Gérard Depardieu et Patrick Dewaere."
Voyez-vous un fil conducteur à votre oeuvre ?
Bertrand Blier : "Oui, c'est moi qui écris. Donc, c'est toujours le même mec au stylo(...)Tous les films sont à peu près dans la même musicalité. De temps en temps, il y a un écart, un film plus chic, on ne sait pas pourquoi. Mais c'est plutôt un monde où il n'y a que des voyous, des flics corrompus, des assassins ou des filles perdues. De temps en temps, il y a "Trop belle pour toi" qui émerge, je ne sais pas pourquoi. Un erreur de parcours peut-être."
Vous vous faites plus rare au cinéma ?
Bertrand Blier : "Oui, parce-que c'est plus difficile de faire des films aujourd'hui pour moi. Et puis il y a aussi un phénomène de fatigue. J'ai quand même 74 ans, âge auquel normalement on est censé écrire ses mémoires. Le cinéma est un métier fatiguant, pas physiquement, mais nerveusement."
Mais l'envie est toujours la ?
Bertrand Blier : "C'est pas la même envie. Je peux très bien m'arrêter de faire des films. Mais je ferai autre chose. Je ne vais pas m'arrêter d'écrire par exemple. Je peux écrire des pièces de théâtre, un livre. ça serait plus conforme à mon statut."
Propos recueillis par Christophe Neidhardt et Thierry Villégier. Leur reportage à la cinémathèque de Toulouse :