Comme douze autres départements, celui de la Haute-Garonne planche sur un projet de revenu de base. Il s'agit de fusionner plusieurs aides sociales (RSA, prime d'activité...) pour les verser automatiquement à ceux qui y ont droit sans que ceux-ci en fassent la demande.
En Haute-Garonne, plus de 30% des personnes en grande précarité ne profitent pas des aides sociales, et notamment du RSA, le revenu de solidarité active.
A l'origine de ces "non-recours", la complexité administrative : difficile de fournir tous les papiers requis quand on vit à la rue depuis plusieurs années. Mais également un certain sentiment de honte, la peur de demander, de se faire connaître...
Pour faire diminuer ce chiffre quelque peu vertigineux, le conseil départemental de Haute-Garonne, comme 12 autres, planche sur le projet d'un revenu de base. "Automatiquement", explique Patrick Pignard, vice-président du Conseil départemental 31, chargé de l'action sociale, de l'insertion et économie sociale et solidaire, "la personne qui y a droit, nous lui verserons. Alors qu'aujourd'hui, il faut exprimer une demande".
Alors, de quoi pourrait être composé ce revenu de base ?
Le conseil départemental 31 étudie deux scénarii. Le premier, qui aditionne RSA + prime d'activité, aboutit à un revenu de base de 461 euros par mois.
Le second, qui a la préférence des élus ahut-garonnais, cumule RSA, prime d'activité et APL (aide personnalisée au logement) et arrive à un total de 725 euros par mois.
Le coût de ce revenu de base varie selon les départements de 3 à 8 millions d'euros par an pour 20 000 personnes.
Mais tout reste à faire encore au niveau législatif puisque, pour le moment, les départements n'ont juridiquementpas le droit de lancer une telle initiative.
Une loi devra donc assouplir le droit à l'expérimentation pour les collectivités locales. Les élus l'espèrent dès l'automne.
Voir le reportage de Christophe Neidhardt et Thierry Villéger, de France 3 Occitanie :