"C'est la peur de l'inconnu", un centre de préparation au retour de migrants divise près de Toulouse

Un centre pour les étrangers en situation irrégulière, ayant accepté de retourner dans leur pays d'origine, a ouvert ses portes à Saint-Lys, petite commune de 10 000 habitants près de Toulouse. Il accueille une dizaine de personnes. Ce centre continue de faire débat dans la ville.

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Le sujet fait débat depuis deux ans dans la commune de Saint-Lys près de Toulouse. Un centre de préparation au retour (CPAR) vient d'ouvrir ses portes. Il accueille actuellement une dizaine de sans papiers.

"C'est la peur de l'inconnu"

À Saint-Lys au sud-ouest de Toulouse, c'est un centre d'accueil d'un nouveau genre qui vient d'ouvrir. Il s'agit d'un CPAR, un centre de préparation au retour, pour les étrangers en situation irrégulière, qui ont accepté de quitter le territoire national.

Depuis deux ans, l'ouverture de ce centre fait débat dans la commune : "C'est la peur de l'inconnu", raconte Serge Deuilhé, le maire de Saint-Lys. "On ne sait pas comment cela va se passer, qui va arriver et aujourd'hui il y a un climat très anxiogène donc c'est sûr que ça posait beaucoup de questions".

Une ancienne maison de retraite

Le CPAR a une capacité maximum de 120 places pour des "personnes qui ont épuisé leurs droits au séjour en France et qui ont fait le choix d’adhérer à un programme de retour volontaire", selon la préfecture. Il s’agit donc d’un site de transit pour les familles qui effectueront en moyenne un séjour de d'un mois.

Le choix de Saint-Lys a été fait par l'Etat en 2021. Un ancien EHPAD a été réaménagé pour accueillir le centre, qui a ouvert en septembre. La structure est gérée par l'ADOMA, une filiale de la Caisse des dépôts, spécialisée dans l'insertion par le logement.

Un débat toujours vif

À Saint-Lys, les personnes hébergées peuvent entrer et sortir du centre librement. Mais les familles n'ont pas l'autorisation de scolariser les enfants, en attendant leur départ. Et l'attente peut durer plusieurs mois. Les opposants au projet, qui auraient préféré avoir une maison de santé ou une résidence pour séniors, pointent du doigt cette lacune.

"Outre la santé et l'alimentation, la question de la non-scolarisation est un problème", réagit Thierry Bertrand, conseiller municipal d'opposition. "Ces enfants ont déjà été scolarisés. Ils parlent français, écrivent français et on nous dit qu'ils n'auront plus accès à l'école...En théorie 1 mois maximum, mais ça pourrait aller jusqu'à 80 jours".

En ce mois d'octobre le maire socialiste de Saint-Lys souhaite apaiser les tensions : "Le centre est ouvert et on va faire au mieux avec tous les acteurs concernés". Il existe une trentaine de centres de ce type en France pour une capacité d'accueil de 2000 personnes. Le montant de l'aide au retour volontaire varie de 300 à 1200 euros selon le pays d'origine des migrants.

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