"C'est la première représentation de la liberté sous les traits d'un personnage libéré", l'incroyable histoire de la Marianne noire

La Marianne noire trône désormais à l'Elysée. Le Président de la République Emmanuel Macron s'est vu offrir une copie réduite de la statue qui trône au musée de la Résistance à Toulouse. Une œuvre qui conserve encore bien des mystères.

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C'est une Marianne peu banale, aux traits africains représentant une esclave libre, que s'est vu offrir le Président de la République à l'occasion de sa rencontre avec les plus grandes obédiences de la maçonnerie française. Une œuvre de 1848 qui recèle encore bien des secrets.

"Le Président s'est dit très impressionné par la reproduction que nous avons au musée du Grand Orient à Paris", raconte Daniel Chartagnac, co-auteur de La Marianne du Musée et président de l’Institut Toulousain d’Etudes Maçonniques. " Surtout par le trou sur sa poitrine qui n'a pas encore été totalement élucidé."

Un parfum de scandale

Cette Marianne a une histoire digne des plus grands romans d'aventures. Réalisée en Bronze, elle a été commandée par les loges maçonniques toulousaines au sculpteur Griffoul-Dorval en 1848, l'année de la proclamation de la 2ème République et de l’abolition de l’esclavage.

Mais elle n'a pas tout de suite fait l'unanimité : "À partir de Mars 1849, le bonnet phrygien est défini comme un emblème séditieux", précise Daniel Chartagnac. "Il est donc interdit et l'auteur de cette Marianne risque d'être emprisonné".

Une histoire rocambolesque

Elle refait surface à partir de 1875, quand la IIIe République s'installe en France. Dorval est mort 14 ans plus tôt. La statue n'est pas signée de son nom. Pendant la deuxième Guerre Mondiale, la Marianne est une nouvelle fois humiliée, cette fois par la milice française.

Mais les francs-maçons résistants vont la cacher pour la protéger. En 1977, ils en font don au musée départemental de la résistance et de la déportation. La statue porte les traces de son histoire et notamment ce trou à la poitrine : "On ne sait pas s'il s'agit d'une balle tirée par les miliciens", raconte Daniel Chartagnac. "Les analyses de la police scientifique ne sont pas formelles mais elle aurait pu être extraite à la libération".

Encore pleine de mystères

Le trou à la poitrine c'est un des mystères que renferme encore la statue : "Il faudra aussi vérifier la datation exacte de sa réalisation", confirme Daniel Chartagnac. "Et son auteur aussi. Nous pensons qu'elle a pu être en partie réalisée par des mouleurs figuristes venus d'Italie à l'époque du pastel. Je pense avoir retrouvé un de leurs descendants".

Au total neuf reproductions du buste à taille réelle ont été réalisées. La Marianne noire trône aujourd'hui dans plusieurs lieux maçonniques à Toulouse, au musée de l'esclavage à la Réunion, au musée de la franc-maçonnerie à la Martinique, bientôt également en Guadeloupe. Et maintenant à l'Elysée.

Alors à quand le Vatican ?

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