Témoignage. Christelle Desportes s'est battue contre un cancer du sein à 34 ans. Deux ans plus tard, cette Toulousaine se livre dans un entretien et évoque ce qui lui a permis de "tenir" : les soins supports, le sport et les associations.
C'est qu'en pratiquant l'auto-palpation que Christelle Desportes a découvert une masse au niveau d'un de ses seins. Elle est alors âgée de 34 ans.
"Tout est allé très vite", raconte la jeune femme. "J'ai contacté mon médecin généraliste et mon gynécologue. Des rendez-vous ont été pris en urgence : échographie, mammographie, biopsie. Je suis tombée sur de supers professionnels. C'est le chirurgien qui a posé le diagnostic et le protocole a été mis en place : chimiothérapie puis mastectomie partielle".
"Une explosion nucléaire"
La chimio ? C'est un autre monde, assure Christelle. "Il y a des séances agressives; d'autres moins. C'est parfois très dur. Mais j'ai eu de la chance, je les ai plutôt bien supportées. Mais c'est quand même une explosion nucléaire dans le corps".
Sur les conseils des médecins, la jeune femme continue de faire du sport. "Je me donnais 48 heures de répit après une séance et je m'y remettais. Au début, je ne m'en imaginais pas capable mais le sport a clairement limité les effets secondaires, comme les nausées et la fatigue".
"Quand on a un cancer, c'est notre vie qui est sur pause : carrière, maternité... Pourtant, tout ne s'arrête pas avec le cancer. Bien sûr, il y a des coups de mou, la peur de ne pas supporter la chimio, celle de perdre ses cheveux".
On se demande qui va nous tuer : le cancer ou la chimio ?
Christelle Desportes
"Ma priorité, c'était de m'en sortir. Mais j'ai aussi fait un maximum de choses que je n'aurais pas imaginé. Après le diagnostic, on croit qu'on va rester au fond du lit mais en fait, la vie continue, la famille, les amis, les sorties.."
Sortir d'un quotidien pesant
A la clinique Pasteur où elle est soignée, Christelle entend parler de plusieurs associations : Solution Riposte qui lui permet de pratiquer l'escrime, une activité prise en charge grâce aux dons récoltés par l'association. Et aussi Je vis en rose, cette association créée par la Toulousaine Pink Mam' pour agir auprès des malades. "Les soins supports que permet leur travail sont d'une grande aide. L'esthéticienne, par exemple, qui vous apprend à vous maquiller quand vous n'avez plus ni sourcils, ni cils. Cela nous aide à sortir de notre quotidien pesant".
Et puis, les rencontres avec les autres malades. Bien peu de jeunes, au début. "La moyenne d'âge, c'est 50 ans ou plus. Et c'est vrai que 34 ans, c'est jeune. Pourtant, les médecins disent qu'il y aura de plus en plus de cancers à moins de 40 ans. Alors, il faudrait plus de sensibilisation chez les jeunes femmes puisque la mammographie n'est pas prévue pour elles."
Aujourd'hui, Christelle est encore sous traitement, de l'hormonothérapie. Tous les ans, elle aura des contrôles et tous les trimestres, un rendez-vous avec un spécialiste. Ce qui la rassure.
A 36 ans, celle qui a repris son activité professionnelle et une vie "comme avant" a deux messages à l'attention des femmes en ce mois d'Octobre Rose : pratiquer régulièrement l'auto-palpation et consulter un gynécologue tous les ans. Et en cas de maladie, s'entourer un maximum de tous les soins et accompagnements que permettent les associations.