C’est un phénomène récurrent. A chaque épisode caniculaire son lot de maisons fissurées et de propriétaires désemparés. Cette année encore, des dizaines d’habitations sont concernées en Haute-Garonne, l’un des départements les plus touchés.
Des fissures sur les façades des maisons et sur les terrasses, l’image est fréquente en Haute-Garonne, quand la canicule s’installe. Conséquence de la sécheresse des sols qui s'affaissent progressivement, le phénomène se répète tous les ans en Haute-Garonne, particulièrement dans le Lauragais.
Des dizaines de sinistrés
Dans son bureau, le maire d’Ayguesvives, commune de 2500 habitants au sud-est de Toulouse dresse la liste des maisons fissurées à cause de la sécheresse. « Entre l’été 2019 et aujourd’hui, on en compte 31, annonce Jacques Oberti, mais c’est toute la vallée du Lauragais qui est concernée »
Dans le Lauragais, les sols sont argileux. L’été ils se rétractent sous l’effet de la chaleur et avec le retour des pluies, ils se gonflent d’eau. Ce sont ces mouvements de retrait et de gonflements incessants qui entraînent des fissures.
Dans la plupart des cas, les travaux à entreprendre sont conséquents et peuvent se chiffrer en milliers d’euros. Les propriétaires des maisons fissurées à la suite d’un épisode de sécheresse ne pourront espérer être indemnisés par leur compagnie d’assurance qu’à la condition que la commune sur laquelle ils habitent obtienne un arrêté ministériel portant reconnaissance d’état de catastrophe naturelle. Sans lui, les assureurs ne couvrent pas les dégâts.
En 2018, 83 communes de Haute-Garonne avaient obtenu cette reconnaissance de l’Etat.
La reconnaissance d’état de catastrophe naturelle peut parfois prendre plus d’un an. Une durée inacceptable pour les sinistrés qui vivent au quotidien dans l’angoisse de peur de voir leur maison s’effondrer.
On a en tête des images vues à la télé avec des maisons où des toutes petites fissures se sont transformées en chose très importante avec un risque pour la sécurité
Depuis plusieurs années, l’association « Les oubliés de la canicule » se bat pour obtenir une reconnaissance plus rapide de l'état de catastrophe naturelle afin que les sinistrés puissent entreprendre au plus tôt les travaux avec l'assurance qu'ils seront pris en charge.
Mieux informer
Toute vente immobilière est soumise à la production d'un document officiel présentant l'état des risques naturels prévisibles qui précise la nature des sols et permet aux futurs acquéreurs d'être informés sur les risques.Un nouveau décret entré en vigueur ce jeudi 6 août va plus loin en imposant une étude géotechnique des sols pour toute vente de terrain à bâtir ou toute extension dans les zones à sols argileux. Cette nouvelle disposition doit permettre à l’acquéreur d’avoir un état des lieux très précis du sous-sol. A lui ensuite d’adapter les fondations à la nature du terrain, faute de quoi, il pourrait ne pas être indemnisé en cas de fissures sur son habitation.