Carole Delga dénonce une hausse de 300% des actes antisémites en 2024, d'où vient ce chiffre ?

Carole Delga s'est indignée sur le réseau social "X" d'une hausse de 300% des "faits antisémites" en 2024 sur le réseau social. D'où vient ce chiffre ?

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Sur X, Carole Delga a fait mention d'une hausse de 300% des faits antisémites : "366 actes antisémites enregistrés au premier trimestre 2024, soit une hausse de 300 % par rapport à 2023. Non, l'antisémitisme n'est, hélas, pas résiduel dans notre pays. Chaque acte antisémite est un acte de trop, chaque propos stigmatisant les juifs est un délit".

Repris par Jean-Luc Mélenchon, ce chiffre a en fait été lancé et dénoncé comme une "déferlante" par Gabriel Attal, le Premier ministre, le soir du 6 mai lors d'un dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Il a expliqué que "366 faits antisémites" avaient été enregistrés en France au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023".

Ce chiffre du gouvernement montre une explosion dans le contexte de la guerre Israëlo-Palestinienne. "Personne ne peut nier cette déferlante antisémite. Personne ne peut nier le fait qu’on estime que les Français juifs représentent 1 % de la population française, mais que plus de 60 % des actes antireligieux sont des actes antisémites" a déclaré le chef du gouvernement dans son discours ce soir-là.

En attente d'un recensement précis

Gabriel Attal a précisé dans le même temps qu'il n'est pas possible de connaître précisément le nombre et les condamnations pour des actes commis en raison de la religion. Il a dit avoir sollicité le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, pour qu'il trouve "les moyens de mettre en œuvre un recensement de ces cas et de ces condamnations partout en France".

En janvier, le Conseil représentatif des institutions juives de France avait rapporté une forte augmentation des actes antisémites en France -multipliés par quatre en un an-, passant de 436 en 2022 à 1.676 en 2023, avec une "explosion" après le 7 octobre.

Un rapport réalisé notamment pour l'Ifop montre que depuis le 7 octobre, 25% des Français juifs affirment avoir été victimes d’un incident antisémite, d'insultes ou d'agression. Le chiffre s’élève à 37% pour les moins de 25 ans. L’école et les universités constituent les premiers lieux d’exposition aux actes antisémites. Pour six victimes sur dix, les injures, menaces ou violences physiques se sont déroulées dans un établissement scolaire.  

Le milieu scolaire particulièrement exposé

Des thèses antisémites se diffusent davantage au sein de la population jeune. Ainsi, 45% des 25-34 ans y sont réceptifs. Selon l'étude, 10% des Français seraient antisémites et 6% expriment de la sympathie pour le Hamas.

Il y a environ 500 000 Français de confession juive, parmi eux, beaucoup vivent avec la peur d’une agression. Le Crif a rappelé qu'il y avait une dizaine d'actes recensés par an dans les années 1990.

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