Le 29 janvier 2021, le conseil municipal de Toulouse a voté de nouvelles appelations pour les rues de la ville. On y retrouve des personalités célèbres comme Gisèle Halimi ou Samuel Paty mais aussi des noms moins familliers. Qui se cache derrière ces nouvelles plaques des rues toulousaines.
Comme Nantes et Paris, Toulouse aura sa rue Samuel Paty du nom de ce professeur assassiné le 16 octobre par un terroriste islamiste non loin de son collège. Une récurrence pour la municipalité de Toulouse et le président de la commission des noms de rues Jean-Michel Lattes. Il y a deux ans, plusieurs rues ont été baptisées en hommage aux victimes de l’école Ozar Hatorab et de Mohamed Merah. Quels sont les noms choisis pour cette cuvée 2021 et qui sont ces personnages ainsi honorés ? Où se trouvent ses rues ?
Voici la carte, avec les rues concernées identifiées par des points et les deux portions de rues prenant les noms de Gisèle Halimi et Samuel Paty colorées en orange et rouge.
Une avocate et un professeur
Dans le quartier des Carmes, l'artère située entre la rue du Languedoc et la place du Parlement prendra le nom d’allée Gisèle Halimi. Née en Tunisie, cette avocate des causes difficiles décédée l’été dernier est un symbole pour plusieurs générations. Insoumise avant l’heure, militante battante, elle a défendu des militants FLN pendant la guerre d’Algérie et s’est battue pour la libéralisation de l’avortement et pour que viol soit reconnu comme un crime. Elle n’était pas du même bord politique que la municipalité actuelle de Toulouse. Sans être la porte-drapeau d’un parti, elle a toujours soutenu François Mitterrand. Elle a été élue députée de l’Isère lors de son premier mandat de président de la République.
Dans le quartier de Saint-Etienne, la rue située sur la place Saint-Etienne qui est parallèle à la Cathédrale prendra le nom de Samuel Paty. Le 16 octobre 2020, un professeur d’Histoire et Géographie est décapité par un terroriste d’origine tchétchène. Samuel Paty, 47 ans avait montré à ses élèves de 4e des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Un acte barbare qui a ému la France entière. Toulouse est la troisième ville après Nantes et Paris a lui rendre hommage en lui attribuant une rue.
Hommage à l’Aéropostale
A Montaudran, la piste des Géants désignera l’espace central du nouveau quartier de Toulouse Aerospace qui s’étend sur 1.7km entre la rue René Cornemont et la rue Jacqueline Auriol. Dans le nouveau quartier de Saint-Exupéry, la nouvelle place située à l’angle de la rue Valentina Terechkova et de la piste des Géants prendra le nom de la place de l’Aéropostale.
Les deux prénoms des deux pionniers de l’Aéropostale seront rajoutés sur les rues Julien Pranville et Elisée Negrin. Le premier était directeur de l’exploitation de l’aéropostale, le second chef pilote. Les 2 ont péri dans le Rio de la Plata (Amérique du Sud) le 10 mai 1930 en mission officielle.
Un homme et une femme engagés
Dans le quartier de Saint-Cyprien, le nouvel espace au droit du port Viguerie prendra l’appellation de place Raymonde Fournet, une figure incontournable du CHU de Toulouse. Ce fût la 1ère infirmière générale aux hôpitaux de Toulouse dans lesquels elle travalla pendant plus de 40 ans. Elle est décédé en octobre dernie.
Le parvis situé devant le musée des Abattoirs sera dénommé esplanade Daniel Cordier, compagnon de la Libération. Résistant compagnon de De Gaulle et Jean Moulin qui l’initie à l’art. Il fait don d'une partie de sa collection à l’État en 1973. La plupart des œuvres se retrouveront au musée des Abatoirs de Toulouse en 1999.
Des artistes
Dans le nouveau quartier de la Cartoucherie, une nouvelle rue sera créée au nom de Jeannette Mac Donald. Une femme au destin aussi exceptionnel que tragique, artiste de cirque, dompteuse de fauves, qui se retira en 1973, après l’incendie de son cirque, avec ses derniers animaux dans la forêt de Buzet-sur-Tarn pour y vivre misérablement pendant 25 ans jusqu’à sa mort en 1999.
L’allée située dans le parc de Fontaine-Lestang prendra le nom de Daniel Schintone, artiste peintre. Né en Corrèze, sa famille s’établit rapidement à Toulouse. Lithographe, illustrateur de livres, peintre officiel des armées, il enseignera plusieurs années aux Beaux-Arts.
Enfin quartier Saint-Martin du Touch, l’allée qui desservira plusieurs résidences de la zone des Ramassiers prendra aussi le nom d’un autre peintre : Paul Soulé.
Voici la carte où se situent ces rues et places, indiqués par des points et deux portions de rues colorées en rouge et en orange.