Une start-up toulousaine a caché dans la ville 10 cartes valant 1000 euros chacune. Les recherches ont débuté jeudi 17 novembre à partir d'énigmes à résoudre. Combien cela rapporte aux organisateurs ? Y a-t-il un risque que les chercheurs de trésor se mettent en danger ? Explications.
Après des semaines de battage médiatique et de rameutage sur les réseaux sociaux, la jeune start-up toulousaine Speed-CacheCash a enfin lancé le jeudi 17 novembre la chasse au trésor grandeur nature dans les rues de Toulouse qui va permettre aux gagnants d'empocher 10 fois 1000 euros.
10 cartes de 1000 euros
Le concept : dix cartes sont dissimulées dans la ville. Autant d'indices permettent de les retrouver après avoir décodé les énigmes. La grande chasse a donc débuté. Ces cartes n'ont pas de valeur faciale négociable ailleurs qu'auprès des organisateurs. Celui ou celle qui en trouve une doit donc prendre contact avec la société, via le numéro de téléphone inscrit à l'arrière, pour ensuite toucher le pactole.55 000 inscrits et combien de participants ?
Sur ce site le jeu est qualifié de "gratuit et sans inscription". Mais on y invite tout de même l'internaute à s'inscrire via son adresse email. Un mail devait d'ailleurs être envoyé pour donner le top départ du jeu : sur la page facebook, de nombreux internautes se plaignaient jeudi de ne pas avoir reçu le courriel. "Le mail groupé est parti avec un peu de retard, mais tout est rentré dans l'ordre" explique Pierre Billard, l'un des deux fondateurs de Speed-CashCache.Impossible en revanche de savoir combien de personnes participent réellement : 50 000, 100 000 ? "On se disait en commençant que si on avait 5000 participants ce serait déjà génial, explique Pierre Billard. Tous nos espoirs sont dépassés".
Une opération rentable
Les organisateurs n'ont dépensé que 9 euros pour acheter le nom de domaine. Depuis, les milliers de clics sur leur site internet leur ont garanti des revenus qui permettront de rentrer dans leur frais (10 009 euros exactement) et même d'anticiper financièrement les prochaines chasses au trésor prévues dans d'autres villes de France. Mais ils démentent une "rentabilité à 6 chiffres" comme cela a pu être écrit ailleurs. "Nous sommes sur une rentabilité importante mais pas de ce niveau" indiquent-ils. Une certaine idée de la solidarité
L'opération est selon les organisateurs "novatrice et solidaire". Solidaire ? "Oui, car cela permet à des gens de s'entraider pour trouver les cartes même des gens qui se ne connaissaient pas avant. Et puis nous donnons ainsi de l'argent à des gens qui peuvent en avoir besoin". Mais rien ne garantit que ceux qui vont trouver ces cartes sont réellement des Toulousains qui en "ont besoin" !L'entreprise s'est tout de même liée avec une association qui fait intervenir des clowns dans les hôpitaux et qui recherche des fonds. "Si une carte n'est pas trouvée, explique Pierre Billard, sa valeur sera reversée à l'association". Et si toutes les cartes sont trouvées ? "Nous avons mis en place une cagnotte sur le site pour que les gens puissent donner la somme de leur choix à cette association".
Est-ce légal ?
Selon la société, il est illégal de déposer de l'argent sur la voie publique mais pas de cacher des cartes qui n'ont pas de valeur dans les commerces ou les banques mais uniquement auprès de l'organisateur. Ce jeu étant une première en France, il y a semble-t-il un vide juridique qui profite aux organisateurs.A la fin de l'événement (qui va durer 10 jours) et lorsque la société aura perçu les revenus de la publicité sur son site (environ un mois plus tard), les 10 gagnants se verront donc remettre un chèque sous forme de "donation". Une remise de chèques qui sera filmée afin d'éviter toute contestation.
"Pas responsables du comportement des gens"
Ce type de jeu peut avoir des conséquences dramatiques : bagarre en cas de découverte simultanée d'une carte, chute, accident divers... Les organisateurs répètent régulièrement que les cartes sont posées près du sol, pas en hauteur, pas sur un bâtiment, pas dans l'eau, etc. Pourtant, "on a vu jeudi soir que certains essayaient de grimper sur des poteaux pour chercher" constate Pierre Billard. "Nous ne sommes pas responsables du comportement des gens. S'ils prennent des risques, c'est qu'ils ont mal compris les consignes. Pourtant elles sont claires. Nous respectons l'ordre public et nous ne mettons personne en danger".Vendredi soir, après plus de 36 heures de jeu, aucune carte n'avait encore été trouvée.