"À chacun son confinement" : à Toulouse, une association des quartiers du Mirail raconte le quotidien des familles

Pour la confédération syndicale des familles du Mirail, le confinement n'a pas été de tout repos : réduire la fracture numérique, soutenir les personnes isolées, organiser des actions solidaires. L'association a été un relais dans l'accompagnement des familles de ces quartiers toulousains.

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Si l'activité économique a été ralentie pendant le confinement, l'activité de la Confédération Syndicale des Familles du Mirail s'est intensifiée pendant cette période, difficile à vivre dans certains foyers.

"Le confinement a révélé une fracture numérique criante"

Fatiha Adjelout, la dynamique présidente de cette association qui accompagne près de 300 familles du Mirail, rappelle que "le confinement a révélé une fracture numérique criante. Il y a eu un décrochage scolaire terrible". Beaucoup d'enfants ont notamment vu leur motivation baisser lorsqu'il a été annoncé que les notes données pendant le confinement ne seraient pas prises en compte pour le brevet ou le bac. Mais au delà de ça, "certaines familles avec 5 ou 6 enfants se sont retrouvées sans ordinateurs"

Un local pour imprimer devoirs et attestations

La présidente se félicite que des tablettes aient rapidement été distribuées par le département aux collégiens, ce qui a permis de limiter la fracture numérique. L'association a ouvert ses locaux aux familles (tout en maintenant les règles de sécurité sanitaire) pour imprimer les devoirs envoyés par les enseignants, car beaucoup n'ont pas d'imprimantes chez eux. Des familles qui se sont aussi adressées à l'association pour imprimer et pour aider à remplir leurs attestations de déplacement.

L'association estime avoir été un vrai relai de l'État et des collectivités locales, notamment pour signaler certaines problématiques. Au delà de son rôle d'accompagnement, la présidente témoigne de situations difficiles pour certaines familles "qui se retrouvent trop nombreux dans des appartements pas forcément adaptés à la taille du foyer", explique Fatiha Adjelout. La promiscuité, couplée à des problèmes d'insonorisation, a créé des situations d'enfermement très lourdes à vivre pour les familles concernées. "Notre association a dû être à leur écoute et assurer un rôle d'accompagnement psychologique".
"À chaque déclaration des représentants de l'État, le téléphone n'arrêtait pas de sonner". Un indicateur de l'angoisse générée par des discours politiques loin des réalités vécues au quotidien par les habitants.
  

Une solidarité redoublée pendant le confinement

La présidente ouvre sur d'autres aspects positifs du confinement. "La solidarité existe toute l'année dans nos quartiers", explique-t-elle. Mais avec le confinement, elle a été encore soulignée. "Nous avons participé à des opérations de repas solidaires, organisées par d'autres associations. Ces repas ont été distribués par les jeunes du quartier aux personnes agées isolées, aux sans-papiers..."
Des ateliers coutures ont aussi été lancés par des mamans adhérentes de l'association. Les masques confectionnés ont ainsi été redistribués aux personnes isolées et aux femmes seules avec enfants.
Des élans de solidarité bienvenus, qui montrent que même en temps de confinement, on peut rester à l'écoute des besoins de son voisin.


Avec le déconfinement, la situation des familles ne s'améliorera pas d'un jour à l'autre, Fatiha Adjelout en est consciente. "On est toujours assommés". La situation économique des habitants reste précaire et le moral des gens continue d'être meurtri. D'où l'importance du rôle du tissu associatif local, qui devrait demain encore, continuer de se relever les manches.
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