Selon un chercheur, les pionniers du Jihad français ont fait leur apparition à Toulouse

Pour la première fois un chercheur français a enquêté en profondeur sur l’histoire du jihadisme en France. Hugo Micheron montre dans son livre de quelle manière l’idéologie islamo-salafiste a prospéré dans les cités et notamment à Toulouse.  
 

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C’est un travail inédit et colossal qu’a mené Hugo Micheron. Ce chercheur de l’école normale supérieure de Paris a mêlé documentation judicaire et témoignages de 80 détenus pour réaliser cet ouvrage de 416 pages intitulé : le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons.
Un livre qui remonte aux sources du Jihadisme en France. Le chercheur explique comment au début des années 2000, l’idéologie islamo-salafiste à visée jihadiste s’est peu à peu répandue à Toulouse.

Du porte à porte dans les quartiers 

Au départ ce sont quelques activistes peu nombreux qui investissent des quartiers font du porte à porte et colonisent progressivement un territoire. Lorsque le noyau est suffisamment important, ils créent une enclave qui enferme ces quartiers de l’intérieur.

"Ce phénomène explique par exemple comment les frères Clain, très isolés dans les quartiers toulousains du Mirail en 2001, ont étendu en dix ans leur influence. Ils sont passés de quelques dizaines de militants à plusieurs centaines en 2012. Cette enclave a produit une bonne partie des lieutenants français de Daech."

Hugo Micheron évoque également une autre forme de regroupement : la communauté fermée en milieu rural. D’apparence inoffensive, ces espaces deviennent souvent des lieux de formation idéologique.

"A Artigat (Ariège) un hameau de 500 habitants, Olivier Corel, dit « l’Emir blanc » vit en semi-autarcie depuis 1992. Trois générations de djihadistes français ont passé du temps chez lui, dont les frères Clain et Mohamed Mérah. "

Aujourd’hui, Daech a disparu en tant que territoire, mais son idéologie perdure. Selon Hugo Micheron, les modes d’actions ont changé, ils ont évolué. Les ex-jihadistes se tournent vers la création d’écoles privées hors contrat ou d’associations afin de continuer leur prosélytisme et reconstruire leurs troupes. 
 
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