Un livre qui remonte aux sources du Jihadisme en France. Le chercheur explique comment au début des années 2000, l’idéologie islamo-salafiste à visée jihadiste s’est peu à peu répandue à Toulouse.
Du porte à porte dans les quartiers
Au départ ce sont quelques activistes peu nombreux qui investissent des quartiers font du porte à porte et colonisent progressivement un territoire. Lorsque le noyau est suffisamment important, ils créent une enclave qui enferme ces quartiers de l’intérieur.Hugo Micheron évoque également une autre forme de regroupement : la communauté fermée en milieu rural. D’apparence inoffensive, ces espaces deviennent souvent des lieux de formation idéologique."Ce phénomène explique par exemple comment les frères Clain, très isolés dans les quartiers toulousains du Mirail en 2001, ont étendu en dix ans leur influence. Ils sont passés de quelques dizaines de militants à plusieurs centaines en 2012. Cette enclave a produit une bonne partie des lieutenants français de Daech."
Aujourd’hui, Daech a disparu en tant que territoire, mais son idéologie perdure. Selon Hugo Micheron, les modes d’actions ont changé, ils ont évolué. Les ex-jihadistes se tournent vers la création d’écoles privées hors contrat ou d’associations afin de continuer leur prosélytisme et reconstruire leurs troupes."A Artigat (Ariège) un hameau de 500 habitants, Olivier Corel, dit « l’Emir blanc » vit en semi-autarcie depuis 1992. Trois générations de djihadistes français ont passé du temps chez lui, dont les frères Clain et Mohamed Mérah. "