Selon une étude réalisée sur 276 soignants du Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse ayant contracté le virus de la covid-19, près de 97% d'entre eux conservent des anticorps six mois après.
C'est une étude (*) parue ce jeudi dans la très sérieuse revue scientifique Clinical infectious diseases.
276 soignants du CHU de Toulouse contaminés par le virus sur 8758 personnes, soit 3% des effectifs
L'étude a été menée sur les 276 soignants du CHU de Toulouse qui avaient été testés positifs au SARSCOV V2, par sérologie, entre le 10 juin et le 9 décembre dernier, dans le cadre d'une vaste campagne de dépistage. Sur les 8758 agents du CHU dépistés, entre le 10 juin et le 10 juillet 2020, 276 avaient été identifiés positifs, soit 3% des effectifs.
Cette étude, portée par les services de virologie, de santé au travail et d’infectiologie du CHU de Toulouse, montre que les personnes ayant été positives au SARS-CoV-2 sont protégées durant 167 jours.
Protégés pendant près de 6 mois
L’objectif était d’évaluer le taux d’anticorps neutralisants contre le virus des personnes séropositives. Les 276 agents positifs ont donc été invités à revenir effectuer un prélèvement entre le 30 novembre et le 30 décembre. Après 167 jours de suivi, 96.7 % des soignants initialement séropositifs avaient un taux d’anticorps neutralisants stable ou à la hausse, qu’ils aient été asymptomatiques ou symptomatiques. 1.9 % des agents contaminés ont un taux d'anticorps plus faible. Et 1.4 % d'entre eux demeurent indétectables (pas d’anticorps neutralisants détectés ni en juillet ni en décembre).
Un taux de protection de 84.8% chez les personnes ayant eu une première infection
En parallèle, les chercheurs ont évalué le taux de nouvelles infections chez les agents séronégatifs en sérologie en juin et juillet, ainsi que le taux de réinfection parmi les 276 ayant été positifs. 12.1% de nouvelles infections à SARS-CoV-2 ont été identifiées durant la période de suivi chez les soignants initialement séronégatifs en juillet contre seulement 1.8% de réinfections chez ceux ayant déjà contracté le virus en juillet. Ce qui équivaut à un taux de protection de 84.8% chez ceux ayant eu une première infection à SARS-CoV-2.
« Protection of healthcare workers against SARS-CoV-2 reinfection »