CHU de Toulouse face au coronavirus : plus de patients, mais hospitalisés moins longtemps

Les patients hospitalisés à cause du Covid sont de plus en plus nombreux au CHU de Toulouse. Mais ils restent moins longtemps grâce à de nouveaux soins. En revanche, les 2 drives du CHU pour se faire dépister sont moins encombrés. Voici ce qu'il faut retenir du point presse du vendredi 2 octobre. 

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Le Directeur Général du CHU de Toulouse Marc Penaud et son équipe ont tenu un point presse ce vendredi 2 octobre à 13h. Voici ce qu'il faut retenir sur l'évolution de la pandémie : le nombre de personnes hospitalisées qui augmente, la durée des séjours qui diminue, le désengorgement au niveau des tests de dépistage pratiqués.

Plus de patients avec une récurrence : le surpoids

Lors de la précédente conférence de presse, l'équipe dirigeante du CHU de Toulouse ne faisait pas de mystère : "nous sommes très clairement dans une seconde vague". Les chiffres donnés ce vendredi confirment la tendance. 
  Le chiffre des personnes atteintes par le Covid et qui se trouvent en réanimation a même doublé : 26 cette semaine contre 13 la précédente. Le Dr Béatrice Riu-Poulenc du CHU de Toulouse précise la typologie des patients : "Pour les 3/4 ce sont des hommes, avec une caractéristique commune : le surpoids. Pour les moins de 40 ans, l'obésité est quasiment une constante. Le nombre de personnes âgées (+ de 70 ans) a tendance à diminuer".

La grande différence avec la première vague, c'est que l'hôpital continue de soigner les autres patients. En mars dernier, on demandait à ceux qui n'avaient pas d'urgence vitale de rester chez eux. Le CHU doit donc être en capacité de prendre en charge plus de malades avec les mêmes capacités d’accueil. "Notre enjeu est clairement de faire face au nombre de patients covid qui augmente tout en gardant la capacité d’accueillir les autres. Nous avons retravaillé notre gestion en amont avec la médecine de ville, le Samu... Il y a une vraie convergence entre opérateurs de santé pour fluidifier tout le système", assure le Directeur Général Marc Penaud. 

La durée des séjours diminue

Heureusement, la durée des hospitalisations est moins importante qu'au début de la pandémie. Pour Pierre Delobel, spécialiste des maladies infectieuses, "la durée d'hospitalisation est moins grande qu’au printemps. Il y a beaucoup de turn-over notamment parce que nous avons fait des progrès grâce à l'expérience acquise. Il y a une prise en charge moins agressive, moins d'intubations comme nous pouvions en faire au départ". Moins de personnes qui sont dans le coma aussi et qui peuvent donc rentrer plus rapidement chez elles.
Du côté des traitements, l'usage très tôt des corticoïdes à faible dose donne de bons résultats. Le Remdesivir reste le seul médicament anti-viral efficace actuellement administré au CHU.

La question des tests

Depuis qu'il y a une priorisation des tests, les 2 drives du CHU (Purpan et Rangueil) sont moins saturés. Purpan continue d'accueillir les patients prioritaires le matin et a mis en place deux files distinctes simultanées en fonction des priorités. Selon le Professeur en virologie du CHU Jacques Izopet, "le délai de rendu des résultats est actuellement entre 24 et 48h pour les prioritaires mais aussi pour les autres. Du fait qu'il y ait moins de monde, nous avons considérablement réduit les délais. " La technique reste toujours le PCR de prélèvement rhinopharyngé mais des solutions alternatives plus rapides et moins douloureuses font leur apparition : "D’autres tests vont intervenir, notamment les antigéniques. On détecte des protéines virales et non plus le virus. Il faut seulement 15 à 30 min pour avoir un résultat. 6 tests antigéniques ont été évalués et devraient bientôt être distribués dans les collectivités et les EHPAD qui n'ont pas encore été testés".  Quant aux tests salivaires, les homologations avancent. Et toujours selon le Pr Izopet, "les performances sont intéressantes et se rapprochent de la référence. Ils seront intéressants pour un dépistage de masse."

Le recrutement de personnel se poursuit

L'hôpital continue de recruter pour faire face. Le mois de septembre est toujours la période où les renforts sont les plus nombreux. Pour Marc Penaud, "nous avons besoin de personnel pour palier l'absentéisme et faire face à cette 2ème vague. Entre juillet et septembre, nous avons pris plus de personnes que l'an dernier à pareille époque. Du personnel infirmier de réanimation viendra de Normandie, du Val de Loire et des Pays de la Loire pour nous aider (entre 20 et 30 personnes). Par ailleurs, le CHU va organiser très bientôt un Job dating." 

Cet après-midi aussi, le CHU a tenu une deuxième conférence de presse pour alerter la population sur la nécessité des gestes barrières et des comportements individuels plus responsables. La recrudescense du virus est bien là. Sur Toulouse et son agglomération, les taux de transmission et de positivité sont supérieurs à la moyenne nationale. Le personnel soignant appelle donc à la civilité de chacun, pour éviter la surchauffe des hôpitaux dans les prochains jours.   


 
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