Le commandement militaire de l'espace dont le président Emmanuel Macron vient d'annoncer la création sera implanté à Toulouse, a affirmé ce dimanche la ministre des Armées Florence Parly sur France Inter.
Ce grand commandement "va se localiser à Toulouse, qui est le grand lieu de l'espace français", a détaillé Florence Parly, la ministre des armées, au lendemain de l'annonce du chef de l'Etat.
"Nous allons rassembler tous les moyens qui sont dispersés dans nos armées et qui contribuent à la bonne utilisation des moyens spatiaux, et créer un commandement de l'espace", qui "va commencer par environ 200 personnes puis va monter en puissance au fil du temps", a souligné la ministre.
Toulouse : un choix évident
Basé ce centre de commandement à Toulouse est une évidence pour le gouvernement. Car la ville Rose abrite déjà le CNES, le centre national d'étude spatial, la Cité de l'espace mais aussi Thalés Alenia Group, le fabriquant de satellites et des dizaines de sous-traitants spécialisés dans le spatial.
L'espace, indispensable aux opérations militaires, est devenu un champ de confrontation entre nations, mettant la France au défi de muscler ses capacités dans ce théâtre hautement stratégique et de plus en plus militarisé.
La bataille de l'espace
Les plus grandes puissances spatiales mondiales, Etats-Unis, Chine et Russie, sont engagées depuis plusieurs années dans une course pour la domination de l'espace.
La Loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025 prévoit un budget de 3,6 milliards d'euros pour le spatial de défense. Il doit notamment permettre de financer le renouvellement des satellites français d'observation CSO et de communication (Syracuse), de lancer en orbite trois satellites d'écoute électromagnétique (CERES) et de moderniser le radar de surveillance spatiale GRAVES.
"Ce que nous avons constaté, c'est que l'espace est devenu un espace de conflictualité", a expliqué Mme Parly. "Il y a 1.500 satellites autour de la Terre, il y en aura 7.000 dans dix ans, et ces satellites sont de plus en plus considérés comme des objets qui peuvent être espionnés ou modifiés."
"Il ne faut pas être naïf, il faut pouvoir protéger ce qui est vital pour le fonctionnement de nos systèmes de transport, nos systèmes aériens, nos hôpitaux (...) et ce qui est essentiel au bon fonctionnement de nos forces (armées, ndr)", a-t-elle conclu, en promettant de donner plus de détails "dans une dizaine de jours" sur la stratégie française dans le spatial militaire.