"Les explorateurs de l'univers", une bande dessinée de Christophe Galfard ou le grand défi de la vulgarisation scientifique pour les enfants

Ayant à cœur de transmettre le savoir scientifique au plus grand nombre, Christophe Galfard est déjà intervenu, en tant que conférencier, devant plus d’un million de personnes à travers le monde. Le disciple du célèbre Stephen Hawking est à la Cité de l'Espace de Toulouse mardi pour présenter une bande dessinée. Un véritable voyage à travers l'Univers pour le jeune public mais pas que.

Kookab vient d'une des civilisations les plus avancées de l'Univers, mais il s'est perdu dans l'espace et n'a aucune idée de comment rentrer chez lui. Heureusement, il va se retrouver sur Terre et rencontrer Zoé et Aidan.
À la recherche du monde de Kookab, les trois nouveaux amis vont partir explorer l'immensité du cosmos, ses majestueuses étoiles, ses galaxies gigantesques et ses inquiétants trous noirs...

Les astéroïdes sont des cailloux qui ne sont pas assez gros pour être devenus ronds. Ils ont la forme de patates ...

Extrait

"Les astéroïdes sont des cailloux qui ne sont pas assez gros pour être devenus ronds. Ils ont la forme de patates ..." "Les explorateurs de l'univers" (Editions Michel Lafon) est une bande dessinée avec des jeux (il faut retrouver les pandibleux !) et des photographies exceptionnelles : un format ludique qui nous propose un voyage cosmique extraordinaire. 

Ludique

L'auteur, Christophe Galfard, partage sa science où des concepts comme la formation des étoiles, les trous noirs ou la recherche de vie extraterrestre sont expliqués au jeune public. "Les étoiles de taille moyenne éjectent au loin leur surface et il ne reste  d'elles que leur cœur brûlant, qu'on appelle une naine blanche. Mais le plus cool, c'est quand les étoiles gigantesques meurent : elles explosent ! C'est comme ça que naissent les trous noirs.."

Le plus cool, c'est quand les étoiles gigantesquent meurent : elles explosent ! C'est comme ça que naissent les trous noirs..

Extrait

Mais cet ouvrage de vulgarisation est aussi pour les plus grands ! 

Centralien, docteur en physique théorique de l’Université de Cambridge, disciple du célèbre cosmologiste Stephen Hawking, Christophe Galfard est l’auteur des livres à succès Georges et les secrets de l’Univers (2006, coécrit avec S. Hawking), L’Univers à portée de main (2015), ainsi que de la trilogie de romans jeunesse Le Prince des nuages (2009-2013). 

Les illustrations sont l'œuvre de Fanny Antigny. Dessinatrice de Ki & Hi, le manga français le plus populaire de la galaxie, elle donne vie aux Explorateurs de l'Univers.

Christophe Galfard répond à nos questions

Comment arrive-t-on à vulgariser des concepts aussi compliqués que le cosmos, les trous noirs ou la formation des étoiles par exemple ?

Je pense que le meilleur moyen plutôt que d’expliquer les choses, c’est de raconter une histoire. Dans la BD c'est un petit peu hybride parce qu'il y a une vraie histoire avec le petit extraterrestre et les enfants. Et puis le ton est utilisé pour expliquer les choses est celui d'une petite fille, donc je me suis mis à sa place, en fait.

Et la vulgarisation scientifique, c'est un grand défi ?

Je pense que c'est absolument nécessaire et vital pour la société. Si seule une partie de la société est au courant des connaissances scientifiques, au final ça crée probablement des courants comme ceux des platistes ou autres complotistes un peu étranges qui semblent ne pas être de ce siècle, et je pense que c'est en partie parce qu'il faudrait faire un effort supplémentaire de vulgarisation. Cela dit, vulgariser la vraie science, c'est beaucoup plus difficile que de faire croire des choses qui sont fausses. 

Vulgariser la vraie science, c'est beaucoup plus difficile que de faire croire des choses qui sont fausses

Vous dites," je pars du principe qu'on ne connaît rien", c'est un challenge énorme ?

Oui, mais je trouve que c'est important aussi, parce que la plupart du temps, surtout les adultes, je pense, ont le sentiment qu'il y a certaines choses qu'ils ne comprendront jamais, ou qu'ils n'ont pas les bases, ou je ne sais pas, quelque chose qui leur manque.

Dans les livres que j'écris, que ce soit pour les enfants ou pour les adultes, ou les documentaires que je fais, ou les conférences que je donne, je pars systématiquement de rien du tout, d'aucune connaissance nécessaire, et j'essaie d'aboutir plus ou moins à une connaissance qui est d'aujourd'hui moderne.

La science, c'est une passion qui vient de votre enfance. Ca vous touche d’autant plus de travailler sur une bande dessinée ?

Ça fait longtemps que je n'avais pas écrit pour le jeune public, et effectivement, c'est quelque chose qui me tient à cœur, parce que j'ai envie que les enfants aient envie de faire des sciences, aient envie de comprendre, aient envie d'apprendre. Je pense que la société, sans ça, perd du sens, en fait. C'est extrêmement important que les nouvelles générations s'intéressent à ces choses-là.

Moi, c'est par des livres qu'enfant, je me suis retrouvé passionné par l'espace, par la science, par cette réflexion, et j'essaie de rendre ça un petit peu aux enfants aujourd'hui.

J'ai envie que les enfants aient envie de faire des sciences, aient envie de comprendre, aient envie d'apprendre. Je pense que la société, sans ça, perd du sens, en fait.

La Cité de l’Espace est un lieu important pour la vulgarisation scientifique ?
Oui, c'est bien ce genre de lieux qui ont une image très positive, qui attire les familles, qui attire les individus qui viennent d'un petit peu partout, et pour preuve de l'engouement peut-être de ce genre de discipline et de savoir et de transmission, je crois qu'il y a dans les 600 personnes qui sont déjà inscrites pour venir à la Cité de l'espace, et ça, ça fait extrêmement plaisir.

Et justement, cette conférence que vous allez faire à la Cité de l'espace, à quoi va-t-elle ressembler ?

C'est un voyage dans l'univers. Je vais commencer par expliquer ce que nous savons de la lumière, celle qu'on voit et la découverte des lumières qu'on ne voit pas. Et après, ça permettra de comprendre pourquoi on fabrique certains télescopes et pourquoi on les envoie dans l'espace.

Et une fois qu'on a compris ça, je vais utiliser une sorte de sélection des plus belles images que je connaisse de l'univers, celles prises par les plus puissants de nos télescopes, pour raconter l'histoire complète de notre univers. Comme si on voyageait dans l'espace, entre les étoiles, entre les galaxies, loin dans le temps pour retracer un petit peu l'histoire de notre monde. C'est très très joli.

Je reviens juste à votre BD. Comment avez-vous travaillé avec Fanny Antigny ?

Alors, j'avais une histoire et j'ai fait une sorte de découpage de ce que je voulais qu'on raconte et comment on le raconte. Et ensuite, on s'est mis côte à côte avec Fanny et je lui ai expliqué, je lui ai montré mes petits dessins qui étaient affreux. Et elle a eu le courage et le talent de transformer tout ça en une BD magnifique et je suis très reconnaissant.

On a accès aujourd'hui à une vision de l'univers qu'aucun de nos ancêtres n'a jamais eu avant nous.

Ça participe à quelque chose qui est quand même fou, c'est qu'on a accès aujourd'hui à une vision de l'univers qu'aucun de nos ancêtres n'a jamais eu avant nous. Avec des images qui sont d'une beauté mais fascinante.

Moi, je suis théoricien au départ, donc le but de ce que j'essaie de raconter dans cette œuvre-là ou dans les autres, c'est d'essayer de faire comprendre. Et il y a le côté extraordinaire de la beauté brute de l'image, mais il y en a encore plus extraordinaire que ça, la compréhension de cette image et de ce que ça signifie, qu'il s'agit de naissances d'étoiles, de collisions de galaxies, de trous noirs qui sont un petit peu partout dans notre univers. C'est complètement fou ce qu'on arrive à voir.

Vous sortez parallèlement une version collector de votre ouvrage "Voyager à l'infini", qu'est-ce qu'elle a de plus que la précédente édition ?

Il y a des images qui datent d'il y a quelques mois, notamment celle d'un télescope européen qui s'appelle Euclid, qui nous a déjà donné des choses fabuleuses sur l'univers et quelques nouvelles d'explications. Il est plus grand, du coup les images sont encore plus belles.

Une conférence à la Cité de l'Espace

"Voyages vers l'infini", mardi 17 décembre, 19h. 

L’intervention est destinée à un public familial (pour les enfants, à partir de 8 ans). Aucune connaissance préalable n’est nécessaire.

Inscription obligatoire ici

La conférence sera suivie d’une séance de dédicace.

Christophe Galfard sera également le lendemain, mercredi 18 décembre à la librairie Privat à Toulouse (13h).