La ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse doit-elle être construite ? Pour répondre à cette question, le gouvernement a créé le conseil d'orientation des infrastructures (COI). Il doit rendre ses conclusions ce jeudi. Résumé des étapes qui vont sceller ou enterrer le projet.
Faire une "pause" dans les grands projets de transports. La déclaration d'Emmanuel Macron, en juillet 2017, quelques mois après son élection à la présidence de la République avait provoqué un vent de panique chez les élus locaux du sud-ouest. Et depuis, l'avenir de cette ligne n'a jamais été si incertain.
En avril, une loi d'orientation des mobilités doit être adoptée. Pour l'éclairer sur les stratégies à prendre, le gouvernement a créé en octobre un Conseil d'orientation des infrastructures. "On a monstrueusement suscité des espoirs par le passé en promettant des lignes à grande vitesse partout, sans plan de financement", commente à l'AFP la ministre des transports Elisabeth Borne.
Mais les moyens sont limités. La priorité est selon elle à "l'entretien et la modernisation des réseaux existants", à "l'amélioration des transports du quotidien" et au "désenclavement des territoires". Parmi les projets sur lesquels le gouvernement va devoir trancher, se trouvent la LGV Bordeaux-Toulouse, une nouvelle ligne ferroviaire entre Paris et la Normandie, et aussi des projets routiers comme une autoroute entre Lyon et St-Etienne ou le désengorgement de l'axe Nancy-Metz-Luxembourg.
3 niveaux de financement à définir
Le Conseil d'orientation des infrastructures est composé de parlementaires et de représentants de grandes associations de collectivités. Les 18 membres ont consulté tous azimuts pour évaluer les besoins avec les habitants et les élus locaux.
Pour chaque projet le COI doit chiffrer les financements nécessaires et doit proposer trois scenarii :
- Le premier est "tendanciel", et recense ce qu'il est possible de faire à budget constant
- Le deuxième "prend en compte les objectifs de transports du quotidien et de rénovation des infrastructures" avec d'avantage de moyens, selon un participant.
- Le troisième est plus volontariste et donc beaucoup plus cher.
Au gouvernement de choisir l'une de ces trois options et de la traduire dans la loi de programmation et de financement des infrastructures, qui sera présentée en avril.
Le dernier sera ensuite pour le Parlement, qui sera probablement influencé par les diverses interventions des élus locaux pour défendre leurs projets.
Sur le thème du financement, le COI a déjà publié un pré-rapport en décembre, dans lequel il est question d'une hausse de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), le retour temporaire de la vignette automobile, la création de péages urbains, etc...
Pour l'instant, la LGV a déjà coûté 360 millions d'euros aux collectivités.