Un concours d'éloquence pour les étudiants de la 2e chance de Toulouse afin de révéler leur potentiel

Douze étudiants de l'Ecole de la 2e chance de Toulouse ont préparé durant deux mois un concours d'éloquence, en partenariat avec les étudiants du Collège supérieur de droit. 

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Derniers calages pour Lisa à quelques heures du concours d’éloquence. Les étudiants de Master 2 du collège de droit de Toulouse délivrent d’ultimes conseils. Leurs interlocuteurs : des jeunes qui ont décroché des études et tentent un nouveau parcours à l’Ecole de la 2e chance située au coeur du quartier de Bellefontaine à Toulouse.

Ils sont douze comme Lisa à avoir accroché avec ce projet. Depuis deux mois, ils travaillent en partenariat avec une dizaine d'étudiants parmi les plus brillants de la fac de droit. Objectif : préparer un concours d'éloquence.

"Eux ont l'expérience de vie mais n'ont pas forcément l'expérience scolaire, universitaire que nous, on peut avoir un peu plus, explique Clara Bayol, étudiante en Master 2 au Collège supérieur de droit (CSD) de l'université Toulouse 1. Donc, on essaie de leur transmettre par exemple, cette aisance orale ou à l'écrit aussi".

Plus à l'aise dans les démarches

"Par exemple, nous, on apprend à s'exprimer oralement, se détacher de sa feuille, apprendre à exprimer ses propres opinions. Et aussi un travail en amont d'écriture de phrases, de grammaire, d'orthographe. Tout ça de façon à ce qu'eux, plus tard, puissent être plus à l'aise dans leurs démarches professionnelles et même personnelles".

De fait, les étudiants de l'Ecole de la 2e chance ont écrit leurs propres textes. Leurs partenaires du CSD s’engagent à se coordonner entre eux pour assurer l’animation des ateliers et garantir une cohérence jusqu'au moment fatidique : le concours.

Prendre confiance

Donia Berkan a 18 ans. Elle a intégré l’école de la deuxième chance en septembre. Elle a choisi d'évoquer le mariage pour tous : "ça me motive parce que ça nous permet d'exprimer nos opinions librement. Ca nous permet également de prendre confiance, de nous exprimer en public, de nous affirmer".

On se sent important, on sent que notre opinion a de la valeur, qu'on est entendu quoi.


A la pause, on évacue le stress. C’est aussi l’occasion d’échanger avec les autres élèves et les enseignants sur l’avancement des répétitions. Mais depuis 2 mois le travail est intense et nul ne songe à se relâcher à quelques heures du concours.

Ce courage-là, avant je ne l'avais pas.


Pour Ulrich Naiguele, l'expérience est un révélateur. "Au début, quand on en a parlé, je n'ai pas vraiment décidé de le faire mais quand je l'ai fait une fois, j'ai su que c'était vraiment bien. Je crois que là où j'en suis, je peux parler devant 1000 personnes sans problème. Et ce courage-là, avant, je ne l'avais pas".

Cette expérience a permis à Ulrich de se révéler. Il veut se lancer dans le rap et compose ses propres textes.  
 

Ce qui impressionne Arnaud Amalric, qui fait partie de la dizaine d'étudiants du CSD qui participent au projet : leur enthousiasme et leur bienveillance. Et puis, "on n'est pas si différents, dit-il. On vit la même époque avec les mêmes problèmes, les mêmes préoccupations. Il ne faut pas croire que seuls les gens de droit sont impliqués dans notre société. Bien au contraire, tous ici ont un avis et ils savent le défendre". 

Un avenir qu'on a choisi

Le concours est lancé. Nathalie Laval-Mader, initiatrice du projet en tant que présidente de l’Ecole de la 2e chance, maître de conférence  à l’université Toulouse 1 mais aussi élu du Conseil régional, ne cache pas son émotion.

"C'est véritablement l'égalité des chances , l'égalité de construire un avenir qu'on a choisi aussi bien pour les étudiants de la fac de droit qui ont eu plus de chance dans leur vie que pour ces  jeunes qui ont été accidentés dans la vie et à qui on n'a pas fait de cadeau".

Au-delà du concours d’éloquence, c’est sans doute l’aventure humaine qui va durablement marquer les esprits et les cœurs. En vidéo, le reportage de Christine Ravier, Ayham Khalaf, Thierry Villéger et Jérémy Martin.
 
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