Concours de médecine : l'université de Toulouse révise son organisation après une fronde étudiante

Ils étaient vent debout contre les aménagements prévus à cause de l'épidémie de coronavirus pour l'organisation du concours de fin de première année de médecine. Les étudiants en Paces (première année commune des études de santé) à Toulouse ont finalement été en partie entendus par l'université.

Ils dénonçaient depuis début mai des épreuves raccourcies, des contenus tronqués et une organisation du concours dangereuse, dans un contexte d'épidémie de coronavirus. Les candidats au concours de première année de médecine à Toulouse ont été un peu entendus, après une forte mobilisation et une pétition en ligne qui a rassemblé plus de 2 600 signatures : l'université Paul Sabatier a revu l'organisation du concours Paces. Il doit rassembler environ 2700 étudiants en trois jours au parc des Expositions de Toulouse.
 

La durée des épreuves un peu élargie et les coefficients diminués

"On a essayé d'optimiser au mieux le temps et les consignes sanitaires" explique ce vendredi  Elie Serrano, le doyen de la faculté de médecine de Rangueil. "Après autorisation donnée par le ministère de l'Enseignement supérieur, nous a avons pu nous rapprocher d'une réduction acceptable de la durée des épreuves. Elle devait être réduite des deux-tiers, elle ne le sera finalement que de la moitié. Nous avons pu rallonger de ce fait le nombre de QCM et nous avons réduits les coefficients, comme le demandaient les étudiants. Ils ont été ajustés pour mieux correspondre à la durée d'enseignement qui a été diminuée à cause du confinement et de l'arrêt des cours, le 16 mars."

Le doyen souligne que ces nouveaux aménagements "ont été validés à l'unanimité par la commission de la formation et de la vie étudiante de l'université". 
 

Des inquiétudes pour la sécurité des étudiants

Clotilde, 18 ans, étudiante en première année de médecine à Toulouse, nous avait fait part de ses inquiétudes à la mi-mai.Elle accueille ces avancées avec un certain soulagement mais ne comprend toujours pas le maintien du concours, au parc des expositions de Toulouse. Car c'est là l'autre pan de la controverse : les conditions sanitaires dans lesquelles vont se dérouler les épreuves.
"Ils ont réduit les coefficients et augmenté le temps d'épreuves. C'est positif " dit-elle, "mais ça reste aberrant de maintenir ce concours avec un tel risque sanitaire."

Ce qui nous inquiète le plus, c'est qu'on maintient un concours qui va réunir 900 personnes dans une salle alors que dans le même temps, on annule les oraux du bac de Français qui réunissent 3 personnes dans une salle. C'est bizarre de se dire qu'on néglige notre santé." Clotilde

  Le doyen de la faculté était lui aussi opposé au maintien des épreuves pour des raisons sanitaires : "j'ai été un des défenseurs de l'annulation mais le Ministère en a décidé autrement. Il a décidé de maintenir le concours aux dates prévues et le contexte actuel de la pandémie, le déconfinement accentué en France, semblent lui donner raison."
Il assure ce vendredi que "toutes les conditions seront réunies pour que les épreuves se passent dans le strict respect des gestes barrières et des règles sanitairesNous avons réservé deux halls au lieu d'un pour chaque épreuve. Un hall sera aussi réservé aux personnes fragiles et un autre pour ceux qui bénéficient de tiers temps. A l'intérieur, tout est prévu pour que les consignes soient respectées. A l'extérieur, aussi, avec des files d'attentes et des accès priorisés."

Tout a été fait pour garantir la sécurité des étudiants, des personnels administratifs et des enseignants. Elie Serrano


Trois concours distincts à Toulouse

C'est une spécificité toulousaine, trois concours distincts sont organisés chaque année pour la Paces :
  • pour les étudiants de la faculté de médecine de Rangueil.
  • pour ceux de la faculté de médecine de Purpan.
  • pour ceux, enfin, de la faculté de pharmacie des Maraichers.
Chacun de ces concours regroupe environ 900 étudiants et c'est pour pouvoir répondre aux contraintes d'organisation du concours pendant la crise sanitaire et aux délais obligatoires de communication des résultats que l'université avait fait le choix d'organiser chaque concours sur une seule journée, avec des durées et des épreuves réduites. Initialement prévus début mai, ils auront lieu pendant la semaine du 15 juin.
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