Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement le vendredi 22 décembre 2023 dans le dossier impliquant sept sympathisants de l'ultragauche, jugés pour association de malfaiteurs terroriste. Les condamnation vont de deux ans de prison avec sursis à cinq ans de prison. La peine la plus sévère a été infligée à Florian D., alias "Libre Flot"
Le tribunal correctionnel de Paris a tranché, vendredi 22 décembre 2023 dans l'affaire des 7 sympathisants de l'ultragauche. Des peines allant de deux ans de prison avec sursis à cinq ans de prison dont trente mois avec sursis probatoire ont été prononcées à l'encontre des prévenus poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.
La peine la plus lourde pour "Libre Flot"
La peine la plus lourde a été infligée à Florian D., alias "Libre Flot" qui avait combattu en 2017 auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava (nord-est de la Syrie) contre le groupe jihadiste Etat islamique. Elle est toutefois inférieure à ce qu'avait requis le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui demandait six ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt.
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Il pourra bénéficier d'un aménagement de peine pour la partie ferme qu'il lui reste à effectuer. Les six autres prévenus ont été condamnés à des peines de deux ans avec sursis simple à quatre ans dont 25 mois de sursis probatoire. Tous ont une interdiction de se contacter ainsi qu'une interdiction de détenir une arme pendant 10 ans.
De multiples rencontres dans le sud-ouest
"Libre Flot" avait fédéré autour de lui des personnes, notamment Camille B., avec laquelle il entretenait une relation amoureuse, Simon G. artificier à Disneyland et Manuel H., rencontré lors de ses études dans un lycée agricole.
Florian D., Manuel H. et un autre prévenu (Loïc M.) se seraient réunis du 11 au 13 février 2020 à Pins-Justaret (Haute-Garonne). Quelques mois plus tard, du 25 au 27 mai 2020, Florian D., Manuel H. et Loïc M. se retrouvent à Saint-Lieux-Lafenasse (Tarn). On n'en sait pas plus sur leur activité.
Auparavant, Loïc M., avec 2 autres prévenus (William D. et Bastien A.), auraient rencontré Florian D. sur la ZAD de Sivens (Tarn) en 2014.
"Terroristes, c'est vous les terroristes!"
Selon l'AFP, la lecture du jugement a été perturbée par des réactions de mécontentement dans le public lors de la condamnation pour des faits d'association de malfaiteurs terroristes. "Terroristes, c'est vous les terroristes !", ont lancé certaines personnes du public.
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis à leur encontre des peines de deux ans d'emprisonnement avec sursis à six ans ferme.
À la lecture du délibéré, condamnant les prévenus, des soupires et de voix se sont exprimés. La juge vexée n'a pas supporté la critique de sa justice et à suspendue l'audience. Personne n'accepte de sortir de la salle pour le moment.
— Radio Parleur (@radioparleur) December 22, 2023
Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l'ultragauche remonte à l'affaire de Tarnac (Corrèze) en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d'un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès, qui s'était conclu en 2018 par une relaxe quasi générale. "Le groupe de Tarnac était une fiction", avait conclu la présidente du tribunal. La figure de proue du groupe de Tarnac, Julien Coupat, était présent vendredi 22 décembre 2023 dans la salle et a interpellé le représentant du ministère public: "M. le procureur lisez le jugement, c'est le vôtre".