Sept membres de l'ultragauche, dont deux Toulousains, soupçonnés d'avoir voulu préparer une action violente ont été mis en examen vendredi 11 décembre pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en avril.
Au total, ce sont neuf personnes qui ont été interpellées mardi matin, au cours d'une opération menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Toulouse, en Dordogne, en Ille-et-Vilaine et en région parisienne. A l'issue de leur garde-à-vue, sept d'entre elles, six hommes et une femme, âgés de 30 à 36 ans, ont été mises en examen vendredi pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle. Cinq auraient été écrouées. Elles préparaient semble-t-il une "action violente". Deux des personnes interpellées ont donc été remises en liberté sans poursuite à ce stade.
Des armes retrouvées lors des perquisitions
A Toulouse, les deux membres supposés de l'ultragauche auraient été interpellées dans un squat. Selon nos confrères d'Actu Toulouse, l'un d'eux fait partie des deux personnnes remises en liberté vendredi soir.
Des armes et des produits pouvant entrer dans la composition d'engins explosifs ont été retrouvés lors de perquisitions, selon une source proche du dossier. L'annonce de ces arrestations, menées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a aussitôt suscité des réactions politiques.
"Chaque jour, les femmes et les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure protègent la République contre ceux qui veulent la détruire. Merci une nouvelle fois pour leur action contre ces activistes violents de l'ultragauche", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Chaque jour les femmes et les hommes de la direction générale de la sécurité intérieure protègent la République contre ceux qui veulent la détruire. Merci une nouvelle fois pour leur action contre ces activistes violents de l’ultragauche. https://t.co/ZEOS2L0EEy
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 11, 2020
Une source proche du dossier a toutefois précisé que l'état actuel des investigations ne permettait pas de confirmer l'intention des personnes mises en causes de s'en prendre à des policiers. Selon une autre source proche du dossier, un des suspects, Florian D., a combattu au côté des Kurdes au Rojava, une zone kurde autoproclamée autonome dans le nord-est de la Syrie. Considéré comme le "meneur", il est "ancré dans une idéologie prônant la révolution", a-t-elle précisé.
Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l'ultragauche remonte à l'affaire de Tarnac en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d'un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès.
Fin 2017, la revendication par des groupes d'ultragauche de trois incendies de casernes de gendarmerie avaient suscité des déclarations inquiètes de l'exécutif sur une possible résurgence de velléités terroristes de cette mouvance.
Début 2020, le procureur de Grenoble avait demandé, en vain, au parquet antiterroriste de se saisir des actions revendiquées par l'ultragauche, une quinzaine d'incendies dans sa région commis en trois ans visant la gendarmerie et différentes institutions (mairie, église, services publics).