À partir de ce mois de janvier 2024, des pharmacies d'Occitanie expérimentent un dispositif baptisé Osys, pour donner directement aux personnes en ayant besoin des médicaments sur ordonnance. Le point sur les choses à savoir.
À partir de ce mois de janvier 2024, l'Occitanie, le Centre-Val de Loire et la Corse expérimentent la prise en charge de six pathologies différentes directement par les pharmaciens. Le dispositif était déjà mis en place en Bretagne, où les pharmaciens pouvaient adresser certains médicaments habituellement délivrés sur ordonnance. Le point sur ce qui doit être mis en place en Occitanie.
1. Six pathologies concernées
Six pathologies sont concernées par ce dispositif : la cystite, les piqûres de tiques, les petites plaies, les brûlures au premier degré, les conjonctivites et les maux de gorge. "En Bretagne, treize pathologies ont été testées, mais les six qui ont été choisies sont celles qui ont été le plus plébiscitées", indique Valérie Garnier, présidente de l'URPS (Union régionale des professionnels de santé) des pharmaciens d'Ocitanie, l'organisme qui "porte" le dispositif.
Au cours du premier semestre 2024, l'ensemble des pharmacies au niveau national pourraient également avoir l'autorisation de délivrer des médicaments traitant les cystites ou les angines sans ordonnance.
2 Jusqu'à 40 pharmacies en Occitanie
Une quarantaine de pharmacies pourront être incluses au maximum dans le dispositif au niveau de la région. "Nous avons déjà une cinquantaine de pharmacies intéressées, explique Valérie Garnier. On devrait en avoir une trentaine au final, car il y aura une sélection parmi celles-ci. On pourra ensuite rouvrir le dispositif aux établissements intéressés."
Parmi les critères, la présence de plusieurs pharmaciens au sein de l'officine, mais aussi son lieu d'implantation. "Ce sera en majorité des secteurs où il y a des manques de personnel médical, précise Jean-Marie Guillemin, vice-président de l'ordre des pharmaciens d'Occitanie. Cela sera également le cas des zones littorales, qui connaissent une population beaucoup plus importante l'été.
3 Les personnes malades accueillies sans rendez-vous
Les personnes qui en ont besoin pourront se rendre en pharmacie sans rendez-vous pour une visite auprès du professionnel. Elles pourront être prises en charge dans un espace "de confidentialité" pour évaluer leurs symptômes. Des questions leur seront posées à travers un questionnaire pour évaluer leur état de santé.
La prise en charge est pour l'instant gratuite pour les patients. Certains publics ne pourront en revanche pas en bénéficier, comme les très jeunes enfants, les patients avec des pathologies spécifiques, par exemple les personnes immunodéprimées.
4 Des médicaments délivrés sans ordonnance
Des médicaments, habituellement sur ordonnance, pourront être délivrés directement par les pharmaciens. Les malades pourront également être redirigés vers un médecin généraliste ou vers les urgences en fonction de leur état de santé.
Les médecins traitants devront par la suite être informés des médicaments donnés à leurs patients. "Pour les personnes qui n'ont pas de médecin traitant, cela ne pourra pas être transmis. Mais pour les personnes qui sont déjà en dehors des radars, cela sera au moins signalé en pharmacie", avance Jean-Marie Guillemin.
5 Un lancement dès ce début d'année
L'expérimentation devait être mise en place à partir de ce début du mois de janvier 2024. Si les formations obligatoires ont déjà été réalisées par certains professionnels concernés depuis le mois de novembre, d'autres doivent encore être réalisées au mois de janvier.
Il n'est cependant pas encore possible de bénéficier de ce dispositif en pharmacie, les professionnels étant dans l'attente de codes pour accéder à la plateforme nécessaire. "Peut-être dans une dizaine de jours" avance Valérie Garnier. L'essai doit durer deux ans.