Coronavirus : l'école vétérinaire de Toulouse identifie un deuxième chat porteur du SARS-Cov-2 en France, à Bordeaux

Un nouveau chat infecté par le coronavirus (SARS-CoV-2) a été identifié à Bordeaux par l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT). Comme pour les cas précédemment identifiés dans le monde, le chat vivait avec des personnes certainement infectées par le Covid-19.

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Un nouveau chat infecté par le coronavirus SARS-Cov2 a été identifié par l'école nationale vétérinaire (ENVT) de Toulouse. L'animal vit à Bordeaux et à probablement été infecté par ses propriétaires. Il s’agit du second cas rapporté en France d’infection naturelle d’un chat, après un premier cas identifié près de Paris le 2 mai dernier. Jusqu'à présent, moins d’une dizaine de cas de ce type ont été décrits dans le monde.
 

Un chat atteint de troubles respiratoires

Le chat prélevé est âgé d'environ 3 ans. Il vit dans un appartement de Bordeaux, dans une famille de 4 personnes qui ont toutes présenté des symptômes pouvant s'apparenter au Covid-19 (toux et fièvre). "L'animal a pour sa part présenté des symptômes respiratoires et de la toux pendant 2 à 3 semaines. Il a été examiné à plusieurs reprise par un vétérinaire.", explique ce mardi Pierre Bessiere, vétérinaire et doctorant dans l'équipe de Virologie de l'école vétérinaire de Toulouse.   
La toux persistait malgré le traitement anti-infectieux et anti-inflammatoire administré. Le vétérinaire a donc procédé à des prélèvements transmis à l'ENVT de Toulouse. 
"La recherche de virus s’est avérée positive à partir d’un prélèvement naso-pharyngé par un premier test qRT-PCR ciblant le gène E du SARS-CoV-2, puis confirmé par un deuxième test PCR ciblant le gène RdRp (cibles IP2 et IP4) du virus. Les écouvillons rectaux de cet animal ont été testés négatifs" explique l'équipe de recherche de l'ENVT.
"D’autres analyses sont en cours au laboratoire" poursuit Pierre Bessiere, "elles doivent nous permettre de caractériser le virus".
 

Un projet collaboratif avec l’école vétérinaire d’Alfort

En temps normal, dans le laboratoire de niveau 3 de l’école vétérinaire de Toulouse, on étudie le virus Influenza aviaire. Mais le confinement a obligé les chercheurs à suspendre leurs travaux sur ce virus hautement pathogène.
Leur laboratoire étant habilité pour cela, ils ont donc décidé de se consacrer depuis plusieurs semaines à des recherches sur le Covid-19. Une dizaine de chercheurs y travaillent sur plusieurs projets différents.
Parmi eux, cette recherche sur les cas suspects de Covid-19 chez les carnivores domestiques, notamment les chats et les furets. Elle s'inscrit dans un projet collaboratif avec l’école nationale vétérinaire d’Alfort, qui a identifié le premier cas de chat porteur du SARS-Cov2 en France, le 2 mai dernier et VetAgroSup, un établissement d’enseignement supérieur et de recherche qui travaille sur l’interface des santés humaines, animales et environnementales.
 

Une étude épidémiologique 

L'école nationale vétérinaire de Toulouse va également lancer dans quelques jours une étude sérologique à grande échelle. "L'idée, c'est de faire une étude épidémiologique pour déterminer ce qui caractérise l'infection au Covid-19 chez le chat" explique Pierre Bessiere.

Les recherches avec les tests PCR, comme chez l'homme, ne détectent la présence du matériel génétique du virus que si l'infection et active ou fraîchement terminée. Avec l'analyse sérologique, on pourra voir si le chat a déjà contracté le virus, s'il a développé des anticorps. Cela nous permettra, a posteriori, d'émettre des hypothèses et de mieux caractériser la maladie chez les animaux et connaître la place des chats dans l'épidémiologie du virus.

Pour mener à bien cette étude, il faudrait "une centaine de chats au minimum". Pour cela, l'ENVT a envoyé un message à tous les vétérinaires enregistrés dans sa base de données. 
 

Un nombre de cas naturels chez le chat extrêmement faible

Les chats paraissent être réceptifs et sensibles au SARS-CoV-2 expliquent les chercheurs de l'école vétérinaire de Toulouse tout en rappelant que le nombre de cas signalés à ce jour dans le monde est extrêment faible.
"À ce stade des connaissances scientifiques, l’infection des chats domestiques semble un événement rare" soulignent-ils. "Les chats ne sont pas considérés comme des acteurs de la pandémie humaine. L’infection du chat a toujours été décrite dans le sillage et comme la conséquence de l’infection humaine."
Rien ne permet de suspecter l'inverse estiment-ils, rappelant le récent avis de l'ANSES l'agence nationale de sécurité sanitaire. Dans cette publication du 20 avril 2020, l'ANSES considère "qu’il n'existe actuellement aucune preuve scientifique montrant que les animaux domestiques (d'élevage ou de compagnie) jouent un rôle épidémiologique dans la diffusion du SARS-CoV-2".
"Ce deuxième cas décrit en France d’infection du chat, ne change pas cette analyse scientifique" soulignent les chercheurs toulousains.


Des mesures barrière même avec les animaux

Ces cas de chats infectés sont "propbablement sporadiques" souligne Pierre Bessière, "c'est sans doute le contact étroit avec des personnes contaminées" qui en est à l'origine. C'est l'avis de l'ANSES qui estime que "l’Homme peut, dans de très rares cas, transmettre le SRAS-COV2 à certains animaux domestiques réceptifs au virus, comme les chats, les furets ou encore les hamsters". Pour limiter les risques, elle recommande donc aux personnes atteintes du virus :
  • d’éviter tout contact étroit avec son animal lorsque l’on est porteur du virus.
  • de se laver les mains avant et après avoir caressé son animal.
  • de se laver les mains après le changement de la litière.

 
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