Le nombre de signalements de violences familiales a bondi de plus de 30 % durant les premières semaines de confinement. Le Ministère de l'Intérieur a demandé aux pharmacies de devenir un lieu d'alerte pour les victimes. En Haute-Garonne, les officines se préparent à ce dispositif.
L'officine comme lieu d’alerte : voilà le message que veut faire passer le ministère de l'Intérieur. Alors que les violences familiales ont augmenté de plus de 30% depuis le début du confinement lié au Covid 19, le gouvernement a demandé aux pharmacies de devenir le premier lieu de signalement.
L'appui de l'ordre national des pharmaciens
Une démarche faite avec l'appui de l'ordre national des pharmaciens. Inspiré d’expériences européennes (l'Espagne notamment), le dispositif permet d'alerter les forces de l’ordre dans des situations de violences intrafamiliales et leur permettre, le cas échéant, d’intervenir en urgence.Concrètement, une personne victime ou un témoin, peut se rendre dans la pharmacie la plus proche de son domicile et en parler avec le professionnel de santé.
Jean-Marie Guillemin, le Président de l'ordre des pharmaciens de la Haute-Garonne explique "Nous n'avons pas été formés à prendre des plaintes, ni à intervenir. Mais notre rôle est d'accueillir la personne avec bienveillance, de l'écouter, et avec son accord, d'alerter les forces de l'ordre qui ensuite prennent le relais".
Une fiche réflexe distribuée aux pharmaciens
Des affiches ont été distribuées aux pharmaciens qui sont invités à les mettre en évidence sur leur vitrine. Une fiche réflexe leur a également été communiquée pour les aider à avoir les bons agissements selon les différents cas de figures.Jean-Marie Guillemin développe :"On est presque le seul endroit encore ouvert en France et on est habitué à parler à nos patients. Nous avons une relation de confiance avec eux, c'est normal que l'on devienne ce premier relai en cas de besoin. Toute la profession adhère."
Une charge de travail en plus
Mais le président de l'ordre des pharmaciens avoue "Dans ce contexte d'épidémie du coronavirus, c'est sûr qu'on est bien occupé. On a déjà pas mal de choses à gérer mais on va tout faire pour être opérationnel lundi prochain." Sur son site internet, l’Ordre national des pharmaciens explique être conscient que les équipes officinales sont déjà extrêmement mobilisées dans le contexte actuel d’épidémie de Covid-19, mais le contact qu’elles continuent d’entretenir avec leurs patients “rend leur rôle indispensable à cet égard”.Le Ministère de l’Intérieur insiste sur le fait que cette initiative vient en complément des principaux dispositifs d’écoute déjà mis en place pour les femmes victimes de violences conjugales comme le 17 et le 114 (sms), en cas d’urgence (victimes et/ou témoins) et le 3919.
Les pharmacies ne sont pas des services de police et ne sont pas habilitées à prendre des plaintes, ni à intervenir.