Ce dimanche 15 mars, une ambiance étrange régnait dans les bureaux de vote à Toulouse. Malgré l'épidémie de coronavirus, des électeurs se sont déplacés pour aller voter. Mais que pensent-ils du maintien des municipales, critiqué par certains politiques et médecins ?
Croix scotchées au sol à un mètre de distance, gel hydroalcoolique, stylos en libre service... Dans le bureau de vote de l'Union, une commune proche de Toulouse, ce dimanche matin, les consignes semblent bien respectées. Et malgré la menace du coronavirus, les électeurs affluent peu à peu. L'un d'eux remarque tout de même l'atmosphère étrange qui règne ici :
Il y a beaucoup de précautions, des marques au sol… on sent que c’est pas comme d’habitude. Mais bon, c’est important de pouvoir voter.
Désaccords sur le maintien des élections
Fallait-il annuler le premier tour des élections municipales pour éviter la propagation du coronavirus ? Samedi soir, le Premier Ministre Édouard Philippe annonçait que tous les lieux non-essentiels devaient fermer jusqu'à nouvel ordre, mais que le scrutin était maintenu. Une déclaration qui a soulevé de vives critiques. La présidente de la région Occitanie Carole Delga a manifesté son désaccord sur les réseaux sociaux :
Au vu des dernières déclarations du premier ministre @EPhilippePM et de l’inquiétude grandissante de la population, j’estime qu’il est plus sage de reporter les élections municipales.
— Carole Delga (@CaroleDelga) March 14, 2020
Mais du côté des personnes venues voter ce dimanche, pas question d'annuler les élections, comme l'assure cette sexagénaire :
Si l’on veut saper la démocratie, c’est le meilleur moyen de s’y prendre. J’ai 68 ans, depuis que j’ai eu l’âge de voter je n’ai jamais manqué un seul scrutin.
Cet autre électeur, lui, préfère ne pas s'inquiéter et aller voter, tout en respectant les nouvelles consignes d'hygiène : « Je n’ai aucune peur. Je suis de nature optimiste et n’ai aucune inhibition vis-à-vis de ça. J’espère que les gens ont tout de même une conscience citoyenne avant tout. »
Mais quelques uns regrettent tout de même que les municipales se tiennent alors que l'épidémie de coronavirus est en pleine expansion. Cette pharmacienne de la commune de l'Union reste sceptique :
Depuis hier on porte des masques à la pharmacie. Aujourd'hui, on va quand même voter, même si pour moi ce n’était pas la priorité de maintenir le scrutin.
Taux de participation en baisse à midi en Occitanie
À la mi-journée, la plupart des taux de participation étaient en baisse dans la plupart des départements :L'Ariège, le Lot, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales et la Lozère affichaient environ 8 points de participation de moins par rapport à 2014, une différence très importante. Dans le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Gard, on fluctuait autour de 4-5 points de moins.
L'Aude (et les Hautes-Pyrénées restaient relativement stables en comparaison avec le précédent scrutin.
Seul le département de l'Aveyron se démarquait, avec un taux de participation en augmentation de plus de 7 points.