Suite à l'annonce faite par le Premier Ministre samedi 14 mars dans la soirée, tous les commerces non-essentiels, restaurants, bars, cafés, boîtes de nuit, etc. sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Leurs gérants doivent s'organiser en urgence pour faire face à cette cessation d'activité soudaine.
L'annonce est tombée comme un couperet samedi soir (14 mars) : à partir de minuit, tous les lieux publics non indispensables devront fermer jusqu'à nouvel ordre. Suite à la propagation du coronavirus en France, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé le passage au stade 3 de l'épidémie.
"On est dans l'incompréhension"
Et même si à Toulouse, les bars et restaurants étaient encore bondés samedi soir tous on baissé le rideau à minuit. Benjamin Serra, gérant du restaurant Prima Fabbrica, n'est pas vraiment étonné de cette mesure :Malgré la nouvelle, il doit maintenant s'organiser pour mettre ses salariés au chômage technique. Mais face à cette situation de crise sanitaire, il faut parer au plus pressé :On a entendu des informations contradictoires toute la journée, beaucoup de rumeurs aussi. Mais l'annonce finale, on l'a tous eue par les médias.
Pour le moment, on est dans l'incompréhension, la difficulté d’intervenir et de s’organiser dans l’urgence. Maintenant il faut aussi être solidaire et respecter cette période où des personnes sont vulnérables.
Dans l’Hérault aussi, on comprend ces mesures du gouvernement même si on grince des dents sur la méthode. Contacté par téléphone, Jacques Mestre, président départemental de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), avoue être “très énervé”.
Des vies sont en jeu, il est normal que nous fassions tous un effort. Mais nous prévenir quatre heures avant que nous devons fermer nos établissements le soir-même, c’est n’importe quoi !
Jacques Mestre dénonce aussi des consignes floues pour les salariés. “Tout le monde est un peu perdu, ce n’est pas clair non plus pour le chômage technique. Mais en tout cas, les salariés sont la priorité des chefs d’établissements.”
Écouler les derniers stocks
Reste aussi la question des stocks : comment écouler une aussi grosse quantité de nourriture ? En Haute-Garonne, toujours dans la Ville Rose, le gérant de la Pergola et de la Compagnie des Pergos Thomas Fantini a décidé de donner ce qui lui restait à la Banque Alimentaire.Mais au J'Go, on en a décidé autrement : le restaurant est exceptionnellement ouvert ce dimanche de 10h à 14h pour vendre son stock à prix coutant.
Olivier Ehret, l'un des restaurateurs, veut pouvoir rembourser en partie ses producteurs :
Ce sont nos agriculteurs et éleveurs qui vont être le plus impactés. On a 30 collaborateurs, et beaucoup travaillent à 90% avec nous. Ils vont être durement touchés. On a beau tout geler, les poules continuent de pondre...
Dans l'Hérault également, les commerces de bouche doivent gérer les stocks de nourriture restants. “Des restaurants ont donné leurs produits frais à des associations”, explique le président de l’UMIH 34. "Pour le reste, il y aura sûrement des denrées qui partiront à la poubelle”.
"Ils sont horrifiés et scandalisés"
Déjà fragilisées par les manifestations des gilets jaunes, les petites entreprises vont subir de plein fouet les conséquences économiques de cette décision. Samuel Cette, président de la CPME d'Occitanie, tire la sonnette d'alarme :Les gérants des PME et TPE sont horrifiés et scandalisés. Beaucoup d'entre eux n'ont pas le temps ou les fonds pour mettre en oeuvre une cessation d'activité.
Et détaille en quatre points les mesures d'urgence à prendre pour sauver ces entreprises :
- le déblocage immédiat d'aides et supports financiers à court terme via des subventions ou des crédits.
- une gestion administrative fine des chômages partiels : entre la demande de préavis de 48h et le fait que les entreprises doivent avancer les frais du chômage, beaucoup selon lui sont en incapacité de mettre en pratique cette mesure.
- un report immédiat de toutes les charges salariales et patronales jusqu’en juin.
- un report de six mois sans frais ni pénalité de l'intégralité des sommes dues en cas de crédit ou loyer par les banques. Selon lui, certaines l'ont déjà mis en place.
Ils sont effondrés, ils ne savent pas quoi faire. Mais pour l'instant on est au front, face à l'ennemi qui est le coronavirus. Il faut des mesures urgentes, et on discutera des modalités autour d'une table quand la crise sera passée.
Qui contacter si votre entreprise est touchée par les mesures liées au COVID-19 ?
Si votre entreprise est touchée par le COVID-19, vous pouvez entamer des démarches pour bénéficier de mesures de soutien.Le réferent unique Direccte en Occitanie : 05 62 89 83 72 ou mail.oc.continuite-eco@direccte.gouv.fr
En ce qui concerne le chômage partiel, vous pouvez réaliser une demande en ligne sur le site https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/aparts/