Près de Toulouse, la parfumerie Berdoues vient de réorienter sa production pour produire le gel hydro-alcoolique dont beaucoup d'hôpitaux manquent en cette période d'épidémie de coronavirus.
Depuis une semaine, ce ne sont plus des parfums ou des eaux de cologne qui sont mises en flacon dans cette entreprise installée à Cugnaux près de Toulouse. La parfumerie Berdoues s'est lancée dans la fabrication de gel hydro-alcoolique. Contactée au départ par l'hôpital d'Auch qui en manquait, cette entreprise centenaire prévoit finalement d'en produire pour tous les hôpitaux de la région.
"On a choisi la formule de l'OMS, l'organisation mondiale de la santé" explique Valérie Bonzon, directrice de la recherche et du développement, "elle est composée d'alcool éthylique que nous utilisons habituellement dans nos parfums et nos eaux de cologne, d'eau oxygénée que l'on utilise aussi et de glycérine. En fait, on avait la matière première. il ne nous manquait que la dérogation pour pouvoir réaliser ce type de produits."
Comme une cinquantaine d'autres entreprises cosmétiques en France
Depuis le 13 mars dernier, devant l'ampleur de la demande, une dérogation autorise en effet les entreprises du secteur cosmétique à produire du gel hydro-alcoolique. Leur syndicat, la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), a identifié avec le gouvernement une cinquantaine d'entreprises françaises en capacité de produire ces produits d'hygiène.Chez Berdoues, la production a commencé vendredi dernier, au lendemain d'une rencontre avec le pharmacien responsable du CHU de Toulouse.
"Cela a été finalement assez facile pour nous de réagir très vite" dit Sophie Berdoues-Coudouy, la présidente du groupe Berdoues Parfums et Cosmétiques. "Nous avons mis la production en place en 48 heures parce que nous avions à la fois la connaissance des procédures mais également le stock des matières premières utiles à la fabrication du gel hydro-alcoolique et nous avions également des flaconnages."
Sur les 85 salariés de l'entreprise, une cinquantaine travaille encore sur le site. Deux équipes se relaient pour élaborer deux tonnes de gel par jour. Leur mobilisation a été essentielle pour livrer dès lundi un premier approvisionnement au CHU de Toulouse.
explique Sophie Berdoues-Coudouy.Notre objectif, c'est de répondre prioritairement aux besoins des hôpitaux de Toulouse et de la région et probablement des cliniques dans les prochaines semaines.
Des difficultés à venir dans l'approvisionnement en matières premières
La difficulté pour la parfumerie va surtout résider dans le manque de matières premières dans les semaines à venir. "C'est important que dans ce contexte-là, les fournisseurs soient sensibilisés et que probablement à moyen terme l'Etat nous aide à réquisitionner les matières premières et les flaconnages pour continuer à produire et adapter nos capacités de productions aux besoins" estime aujourd'hui Sophie Berdoues-Coudouy.Voir ici le reportage d'Emmanuel Wat et Karen Cassuto :