Alors que les 1ers résultats du dépistage massif à la prison de Toulouse-Seysses sont attendus après la détection d'un cluster de 5 cas positifs au Covid-19, le transfert des nouveaux détenus vers les autres établissements de la région, rend la situation "potentiellement explosive".
Depuis la découverte d'un cluster d'au moins cinq cas de Covid-19, près de Toulouse, à la maison d'arrêt de Seysses, où sont attendus les résultats du dépistage de près de 600 personnes, le quartier des détenus entrants y a été fermé.
Du coup, depuis le début de la semaine, les personnes placées sous mandat de dépôt sont orientées vers la maison d'arrêt de Montauban et le centre pénitentiaire de Béziers, qui connaissent, comme la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses, une situation de saturation.
La maison d'arrêt de Montauban, où deux gardiens ont été testés positifs à la Covid-19 il y a une dizaine de jours, a ainsi accueilli une vingtaine de nouveaux détenus depuis ces dernières 48 heures, portant le nombre total de ses pensionnaires à 192. Sa capacité d'accueil, prévue pour 144 prisonniers, portée à 200 places depuis la fermeture de la maison d'arrêt de Cahors, atteint actuellement ses limites. "En temps normal, Montauban, qui est une petite structure, reçoit 5 à 6 détenus par semaine. Là, en deux jours, on explose les compteurs", prévient Laurens Maffre, le secrétaire régional du syndicat UFAP Pénitentiaire.
Conséquence, par manque de place dans les cellules du "quartier des arrivants", il serait impossible d'y appliquer le protocole sanitaire prévu pour les nouveaux détenus : un dépistage Covid-19 deux jours après leur entrée, suivi d'un autre test 7 jours plus tard, avant, si le test est négatif, de rejoindre une cellule classique. "On se met en danger et on met en danger la population pénale. La situation devient potentiellement explosive", prévient Laurens Maffre qui demande l'arrêt d'un tel transfert de détenus à la maison d'arrêt de Montauban.
Mais la situation semble d'autant plus difficile à gérer que toutes les maisons d'arrêt de la région connaissent la même situation de saturation. Au 12 octobre, de source syndicale, 15 détenus à Carcassonne, 26 à Béziers, 18 à Foix, 26 à Albi et 86 à Toulouse-Seysses dormaient sur des matelas posés au sol.