Le covid-19 a laissé des traces sur notre santé. Une étude du CHU de Toulouse confirme une augmentation des risques physiques et psychologiques sur les Français.
Tout le monde s'en est rendu compte. Le confinement inédit que nous avons vécu entre mars et mai 2020, nous a tous marqué physiquement et moralement. Pour mieux connaître et comprendre les effets à long terme d'un isolement strict, une équipe toulousaine vient de publier une étude inédite dans la revue scientifique "International Journal of Environmental Research and Public Health".
Une étude majeure menée post confinement strict
Du 17 mars au 10 mai 2020, les Français ont vécu un confinement strict afin de lutter contre l’épidémie de covid-19. Un groupe représentatif de la population de la Haute-Garonne a été sollicité pour participer à cette étude comportant une évaluation de base et une évaluation des conséquences à long terme du confinement.
Agés de 50 à 89 ans, 534 personnes se sont prêtées à des analyses détaillées de leurs comportements, de leur état psychologique et physiologique. La prise en charge de leurs pathologies et de leur consommation médicamenteuse ont également été observées.
Effectuée par téléphone, l’analyse a été réalisée au 1er, 6e et 12e mois après le confinement par les équipes d'épidémiologie cardio-vasculaire de la fédération de cardiologie, du service d'épidémiologie et de l’USMR (l’Unité de Soutien Méthodologique à la Recherche) du CHU de Toulouse et de l'Inserm.
Si le confinement a permis de limiter les conséquences sanitaires de l'épidémie et la surcharge hospitalière, il a eu des conséquences graves sur les organismes.
Tout autant que les formes graves de la Covid-19, les conséquences à long terme du confinement sur la santé mentale et sur la santé cardiovasculaire seront à prendre en compte chez les sujets les plus à risque.
Professeur Jean Ferrières
Prise de poids, mauvaise alimentation
Le confinement a freiné la pratique du sport puisque, même après "un retour à la vie normale", 65% des participants ont déclaré avoir réduit leur activité physique, 27% ont signalé une prise de poids (plus de 2kg) et 61% ont déclaré avoir une alimentation de moins bonne qualité (augmentation de la consommation d'aliments sucrés, d'alcool, de graisses ou de glucides).
Consommation plus importante d'antidépresseurs
Pour ce qui relève de la consommation médicamenteuse, 12% des participants ont signalé une augmentation de la prise d'antidépresseurs. Les chercheurs ont également observé une augmentation du tabagisme chez 9% des participants, et 8 d’entre eux ont reporté un évènement cardiovasculaire aigu. 35% ont signalé des symptômes de dépression et 35% des symptômes d’anxiété.