L'Unis (organisation de professionnels de l'immobilier) Midi-Pyrénées tire la sonnette d'alarme : la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus engendre une situation "préoccupante" chez les syndics de copropriétés. Lesquels demandent à l'Etat une certaine "souplesse".
"Nous sommes en surchauffe" : voilà, en substance, le message des professionnels de l'immobilier et plus particulièrement, des gestionnaires de syndics.
La crise sanitaire, on le constate tous les jours, a d'innombrables conséquences dans bien des secteurs économiques : celui-ci ne fait pas exception. Mais il est moins connu que d'autres et si ses représentants sortent aujourd'hui du silence, c'est que la situation est pour le moins "préoccupante".
Le casse-tête des assemblées générales
80 % des copropriétés doivent clôturer leurs comptes avant le 31 décembre ; or, pour ce faire, il faut que les assemblées générales de copropriétaires se tiennent en amont. Comment faire en ces temps de crise sanitaire et de restrictions ? Martine Cardouat, la présidente de l'Unis Midi-Pyrénées explique : "Nos gestionnaires de copropriétés ont déjà beaucoup travaillé pendant le confinement et à la sortie de ce dernier mais ils sont désormais en surchauffe. Certes, certains délais impartis pour la tenue des assemblées générales ont été repoussés au 31 janvier 2021, mais pas tous. Il faut tenir ces assemblées mais avec les règles de distanciation sociale. Pour les petites copropriétés, certains s'arrangent pour les tenir dans des parkings ou des communs mais pour les plus grandes, c'est le casse-tête ! D'autant qu'avec le couvre-feu, impossible de balayer les 15 ou 20 points à l'ordre du jour, entre 19 et 21 heures."On chasse les lieux de réunion possibles
Un vote par correpondance pas toujours bien compris
La réforme en matière de copropriété mise en place en 2019 permet désormais le vote par correspondance. Une amélioration à double tranchant, selon l'Unis. "Ce n'est pas bien ajusté à nos besoins", explique Martine Cardouat. "Si on interroge les propriétaires sur des travaux à entreprendre, ils répondent oui ou non. Mais si c'est non, on ne sait pas pour quelles raisons. Et puis, certains propriétaires n'ont pas bien compris ce vote par correspondance : ils le renvoient mais envoient aussi leur pouvoir".Cela nécessite beaucoup de pédagogie en amont, ce qui alourdit encore la tâche des gestionnaires.
"On ne traite que les urgences"
La présidente de l'Unis Midi-Pyrénées explique encore que la surchauffe concerne aussi les artisans. Ces derniers connaissent des problèmes d'approvisionnement, de main-d'oeuvre et de report de chantiers. "On ne traite plus que les urgences, pas moyen de faire autrement, et ça aussi, ça demande de la pédagogie auprès des copropriétaires qui ne comprennent pas toujours pourquoi des travaux votés ne sont pas encore lancés".L'Unis Midi-Pyrénées a publié mercredi 21 octobre un communiqué faisant état de ces difficultés. Afin d'attirer l'attention de l'Etat sur la nécessité d'une certaine souplesse, en ces temps de crise.