Le premier semestre 2020 enregistre un recul des ventes immobilières de 40% dans le neuf à Toulouse. L'ancien lui se maintient, selon la chambre des notaires. L'impact de la crise liée au Covid-19 est pour l'instant limité mais la ville rose ne devrait pas y échapper.
40% de baisse des mises en vente dans le neuf. Le marché immobilier toulousain subit une baisse significative sur ce secteur, qui n'est pas uniquement dû à la crise économique du coronavirus.
"Comme tous les secteurs d'activité, cette période que l'on vient de vivre et de confinement et d'incertitudes sanitaires a conduit à une baisse massive des mises en vente à un niveau assez inédit."
Il s'agit du plus faible nombre de mises en vente depuis 10 ans. A l'échelle de la ville de Toulouse, les livraisons de logements neuf ont baissé de 50% par rapport au 1er semestre 2019. Le nombre de logements neufs en vente est donc en baisse avec moins de 2300 logements en stocks.
Selon l'ObserveR de l'immobilier toulousain, une fédération de constructeurs et promoteurs, les prix moyens des ventes dans le neuf poursuivent leur hausse pour atteindre près de 3.900 €/m², mais cette hausse est ralentie. En ce qui concerne le logement collectif, le prix est en hausse de 2% contre 5% au précédent semestre.
Un ralentissement des permis avant les élections
Un effet à retardement. "Aujourd'hui, on ne ressent pas encore une baisse d'activité, car les logements que l'on construit ont bénéficié d'un permis il y a un an et demi. La baisse d'activité on va clairement la ressentir au 1er semestre 2021," affirme Stéphane Aubray, président de la Fédération des Promoteurs de l'Immobilier région Occitanie."Il y a eu peu de mises en offre, car sur cette année 2019, il y a eu peu de permis de construire, à cause d'un effet élections municipales". Les candidats auraient été plus frileux à délivrer des permis de construire à l'approche du renouvellement de mandat. Et c'est ce qui expliquerait aussi la baisse.
Une dynamique post-confinement
Malgré cela la sortie du confinement a entraîné une hausse de l'activité de vente immobilières à laquelle ne s'attendaient pas les acteurs du marché, au vu des plans sociaux annoncés chez Airbus notamment."On est actuelllement sur un marché excessivement dynamique, à la hauteur de celui de l'année dernière qui était déjà un marché record", commente Philippe Pailhès, le président de la chambre interdépartementale des notaires.
"On est actuellement dans le déni parce que l'on sait qu'on est tellement dépendant de l'industrie aéronautique que l'on se masque un peu la face des annonces faites chez Airbus et ses sous-traitants"
La pierre, valeur refuge des investisseurs notamment en temps de crise. Une crise, dont les effets sont pour l'instant limités dans la ville rose. Mais Philippe Pailhès l'assure , "à terme ces effets sur le marché de l'emploi local pèseront sur le marché immobilier."
Le reportage de Marius Blénet et Olivier Denoun