Covid et vaccins : le maire de Muret près de Toulouse appelle à plus de civisme "10% de rendez-vous ne sont pas honorés"

"La situation est inadmissible" pour André Mandement, maire PS de Muret. Au centre de vaccination, 10% des rendez-vous de sont pas honorés, il en appelle à "plus de civisme". Selon lui, avec l’accélération de la vaccination, la gestion des flux risque d’être encore plus difficile.

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"Je ne pousse pas un coup de gueule", explique le maire PS de Muret, André Mandement, "mais  je voulais calmer les ardeurs du préfet, tout est beau tout est magique, mais sur le terrain dans la réalité ce n’est pas la même histoire".

Vendredi 28 mai, le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, a en effet présenté le nouveau schéma départemental de vaccination dans le cadre de la nouvelle stratégie vaccinale décidée par le gouvernement. Dès ce lundi 31 mai, toute personne majeure et sans pathologie particulière peut désormais être candidate au vaccin anti-covid.
Pour faire suite à la demande du gouvernement et pour tenir la cadence, la préfecture de la Haute-Garonne met un coup d'accélérateur à la campagne de vaccination, avec un dispositif de 10 grands centres et la création de centres supplémentaires sur le département qui ouvriront le 9 juin prochain.

Au méga centre toulousain, hall 7 et 8 du parc des expositions, l’objectif est de vacciner jusqu’à 5.000 personnes par jour.

Lors de cette conférence, la directrice de la délégation départementale de l’agence régionale de santé (ARS), Isabelle Redini, a même précisé un "doublement des doses à partir du 6 juin. On va passer de 300 000 doses par mois contre 150 000 en mai".

"Si l’afflux de patients et de demandes de vaccination est prévisible, il ne devrait pas y avoir aucun problème de disponibilité. Sur le vaccinodrome de Toulouse, nous avons un petit peu moins de 5% des rendez-vous qui ne sont pas honorés", avait rajouté lors de cette conférence, le directeur général du CHU de Toulouse Marc Penaud.

Mais André Mandement, le maire de Muret, ne voit pas les choses de la même façon, il y aurait selon lui un décalage entre la théorie et la pratique. C’est la municipalité qui a en charge la gestion du centre de vaccination de Muret, où 120 000 personnes sont potentiellement vaccinables. L’élu socialiste dénonce notamment "des inégalités de territoires et le système d'open bar", mis en place par l’Etat.

"Ce n’est pas responsable de ne pas honorer son rendez-vous au centre de vaccination"

Le maire de Muret s’agace en le disant, si les doses de vaccins ne sont fort heureusement pas jetées, le fait de ne pas aller à son rendez-vous pose de gros problèmes d’organisation au centre vaccinal  de la commune.

"Tous les jours, 10% de personnes n’honorent pas leur rendez-vous. Ce n’est pas responsable et pas très citoyen, quand on a une denrée relativement rare, surtout que le centre va passer à 1.000 doses injectées par jour. Lorsque les gens ne viennent pas, c’est la secrétaire de mairie qui doit se débrouiller pour trouver dans la journée, parfois jusqu'à 90 personnes inscrites sur les listes. Et puis, dès 6 heures, il y a une file d’attente importante de gens qui veulent se faire vacciner et qui se déplacent dans l’espoir de recevoir une dose, il faut le vivre ça!".

Inégalités de territoire

La campagne de vaccination s’accélère. Le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, l’a rappelé ce vendredi 28 mai, en invitant la population à prendre un rendez-vous le plus vite possible : "j’appelle toute la population à se faire vacciner et en particulier les jeunes. Ils pourront se protéger les autres".

Le maire de Muret pointe des inégalités de territoire dans ce dispositif . "Le centre de Muret devrait injecter 1.000 doses par jour pour 120 000 habitants alors qu’à Toulouse, il y aura 5.000 doses pour moins de 400 000 personnes".

"Des choix parfois incompréhensibles"

Dès le mois de décembre le maire de la commune dit avoir fait des propositions à l’Etat pour prendre en charge les plateformes de réservations. "Ils sont bien gentil à l’ARS, mais quand il y a des plantages, et cela a été le cas deux à trois fois, il faut tout refaire à la main. Les élus auraient très bien pu le mettre en place, on sait faire, on organise des élections. Pourquoi ne pas avoir fait appel aux collectivités territoriales en ce sens ?".

Parallèlement, l'élu reproche à l'Etat d'imposer des contraintes supplémentaires et financières aux collectivités locales. "On demande aux collectivités de prendre ne charge des frais liés à l’organisation comme par exemple l’emploi de personnels de gardiennage ; à côté de cela, l’Etat propose des enveloppes de 20 000 euros aux communes pour faire appel aux services d'un cabinet de recrutement. Je n’ai pas pris cette enveloppe, je me suis débrouillé tout seul pour recruter 40 personnes au plan administratif".

"Open bar, il faudra faire les comptes après"

Selon l’élu socialiste, le nouveau dispositif qui découle de la volonté du gouvernement d’accélérer la campagne de vaccination est "un coup de com. "C’est opération Open bar, mais sur le terrain c’est plus compliqué. Dans quelques semaines, on ferra les comptes. Sur les centres on a mis sur la table des moyens considérables, consommateurs de crédit. Pour exemple pour 1.000 personnes vaccinées par jour à Muret, il faut 40 personnes pour gérer le dispositif. A Toulouse, pour 2.000 personnes, ils sont 120, payés au tarif syndical".

En Haute-Garonne, 30% de la population est aujourd'hui vaccinée. L’objectif est de pouvoir vacciner 10 000 personnes par jour dans le département. Les rendez-vous peuvent s’effectuer sur www.keldoc.com ou au 0 800 54 19 19.

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