L'espoir de pouvoir rouvrir les salles de spectacles et de cinéma, après des semaines de confinement, a été littéralement douché par les dernières déclarations du Premier Ministre. A Toulouse, des responsables de lieux culturels s'insurgent contre cette décision.
C'est le désarroi dans le monde culturel français. Et Toulouse ne fait pas exception.
Depuis des semaines, théâtres, cinémas, musées et salles de concerts attendaient le feu vert pour une réouverture le 15 décembre. Mais jeudi 10 décembre, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé qu'il n'en serait rien. Renvoyant à la date du 7 janvier. Au mieux.
La déception est forte mais c'est aussi un sentiment de colère qui monte. De nombreux artistes et de responsables de lieux culturels protestent et disent haut et fort leur incompréhension.
Comparaison avec les lieux de culte
A Toulouse, c'est le cas par exemple de Francis Azéma. Le directeur du Théâtre du Pavé s'est fendu d'un coup de gueule, sous la forme d'un communiqué. Il fait le parallèle entre les lieux de cultes désormais ouverts et les lieux culturels toujours fermés. Intitulé "Lieux cultuRels : non ; Lieux cultuels : oui", son texte manie une ironie où perce le désespoir : "Malgré toutes nos prières, on décide sans explication de nous mettre à genoux, de nous crucifier, de nous abandonner".
Francis Azéma ne comprend pas : "Allons, dites, expliquez-nous, vous qui savez, pourquoi l’église d’à côté et les marchands qui l’entourent resteront ouverts, et pourquoi mon théâtre, votre théâtre, tous les théâtres devront fermer !"
J’ai beau chercher, expliquez-moi la différence que vous faites entre une chapelle et un théâtre, temple de la poésie, de la pensée, de la fraternité ? Notre foi n’est peut-être pas la même mais ne devons-nous pas la respecter dans un pays laïque ?
Non-essentiels ?
Du côté du Théâtre du Grand Rond, à Toulouse toujours, on a aussi décidé de manier l'ironie pour dénoncer une situation "ubuesque". Le 15 décembre, date à laquelle les lieux culturels auraient dû rouvrir, le théâtre organisera une grande braderie de Nouël, au cours de laquelle les spectateurs frustrés pourront acheter "les affiches des spectacles annulés, les textes des spectacles jamais entendus, des billets pour les spectacles qui n’auront pas lieu, les pin’s à l’effigie d’un Théâtre réinventé et fermé". Dans son communiqué, le Théâtre du Grand Rond ajoute même : "Artistes non-essentiels disponibles à la location à l’issue du déstockage et pendant toutes les vacances de Nouël !"
