Concours de médecine PACES à Toulouse : l'inquiétude augmente autour du protocole sanitaire pour les 800 candidats

Les 3 et 4 mai auront lieu à Toulouse, les épreuves sanctionnant la PACES (Première année commune aux études de santé). Plus de 800 candidats sont convoqués. Parents et étudiants s’inquiètent des conditions sanitaires, malgré la mise en place de certaines consignes.

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Je suis en colère”. Cette maman d’une étudiante préfère garder l’anonymat. Comme plus de 800 autres étudiants redoublants de première année d’études de santé (Paces) à Toulouse, sa fille de 19 ans s’apprête à passer la deuxième partie des épreuves de classement de cette "année commune aux études de santé”. De ce classement dépendra ensuite leur inscription en médecine générale, soins dentaires, pharmacie etc…

Ce concours aura lieu au MEETT, le nouveau parc des expositions de Toulouse les 3 et 4 mai prochain. Les épreuves auront lieu dans un même espace de 15.000m2 comme le montre le plan ci-dessous.

 "Toute l’année, ils sont restés chez eux, il n’y a eu aucun cours en présentiel et là, on les entasse dans un même espace, avec à peine 1 mètre d’écart. En plus, ils ne peuvent même pas sortir pour aller manger…" râle-t-elle. Et de conclure : "Tous les médecins disent qu’il ne faut pas se rassembler et là, on met 800 étudiants dans une même salle. La préfecture ou la mairie auraient dû mettre son veto".

Consignes sanitaires strictes

Les consignes sanitaires, que nous avons pu consulter, sont très précises. Et à première vue très strictes.

  • respect des mesures barrières d’un mètre entre les candidats
  • port du masque obligatoire pendant l'épreuve
  • mise à disposition de flacons hydro alcoolique
  • interdiction de tout regroupement avant, pendant ou après l’épreuve
  • aération régulière des locaux et sens de la circulation
  • les étudiants prendront leur repas (froid) à leur table d’examen

Pour Lucas, étudiant toulousain de 20 ans qui rêve de devenir chirurgien-dentiste, ces consignes ne suffisent pas. "Toute l’année, on ne peut pas aller à la faculté pour prendre des cours, mais en revanche on peut passer un concours à 800. C’est incompréhensible".

Lui s’inquiète surtout de la pause déjeuner. "Une contamination peut se faire vite dans une salle avec plusieurs centaines d’élèves qui mangent en même temps. Il y aura un tel brassage. Même si la salle est aérée, ce n’est pas très rassurant". Il regrette aussi que ces épreuves aient été concentrées sur un jour et demi pour des raisons sanitaires évidentes. Alors que les années précédentes, elles se déroulaient sur 3 jours. "Cela va être dur de rester concentré entre 8h30 et 18heures. C’est très long" déplore Lucas.

Un avis que ne partage pas Abdel, un autre étudiant qui va passer ces épreuves de PACES. "Les salles sont aérées, il y a de la place, la distanciation sociale est respectée, donc pour moi il n’y a pas de soucis".

Impossible de tester les candidats

Autre inquiétude pour certains, l’absence de tests pour les candidats. Dans le document de l’Université Toulouse 3, il est bien stipulé que les "étudiants COVID 19+ ne pourront pas se présenter aux épreuves" et "qu’aucune dérogation n’est possible". Or comment savoir si un candidat est porteur du virus ? Qu’il ne ment pas pour pouvoir passer l’épreuve.

Nicolas Lunel, inscrit à l’Université Paul Sabatier et l’un des représentants des étudiants de médecine est très clair sur cette question. "Comme dans le cadre de la population générale on ne peut pas obliger les étudiants à se faire tester mais on peut seulement les inciter. Donc la faculté n'aurait pas pu obliger les étudiants à se faire tester. Cela est donc seulement sur la confiance" explique-t-il.

Lui n’est pas hostile à la tenue de ses épreuves, même s'il comprend que cela puisse être anxiogène pour certains candidats ou certains parents. Concernant la pause déjeuner imposée aux étudiants, il se veut rassurant. "L’année dernière, il n’y a pas eu de cluster lors de ses épreuves. Les études montrent que la transmission du virus se fait souvent lors des pauses déjeuner, quand les étudiants se regroupent, et souvent enlèvent leurs masques. Là, cela ne sera pas le cas".

Certains espéraient l’annulation pure et simple de ces épreuves de PACES. Une demande que rejette Nicolas Lunel. "On était obligé de faire ces épreuves en présentiel. En distanciel il y a fait des risques de fraude et surtout, on prenait le risque de creuser les inégalités entre candidats".

La Direction de l'Université Paul Sabatier, elle, se veut rassurante. "Je ne nie pas que c'est une année compliquée pour les étudiants. Mais l'année dernière, nous avons fait passer ce concours avec trois fois plus de candidats dans l'ancien Parc des expositions de Toulouse et tout s'est bien passé. Il n'y a pas eu de cluster" rappelle Fabienne Alary, la vice-présidente de la faculté chargée de la formation et de la vie scolaire. "Un concours de cette importance ne peut se faire qu'en présentiel, ça fait plusieurs années que c'est ainsi. On ne peut pas surveiller à distance." explique-t-elle. Et de rappeler que les consignes sanitaires, sont les mêmes dans toutes les universités qui font passer des concours.

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